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Les ouvriers ont manifesté en ville

La situation ne sera sans doute réglée à l’AEF pas avant le début de la semaine prochaine à la suite de la grève qui dure maintenant depuis quatre jours dans cette usine.

Hier matin, à 7 heures, les ouvriers se sont réunis en assemblée générale en attendant une réponse de la Main-d’Œuvre qui avait été pressentie en médiateur entre les syndicats et la direction.

Aucune réponse n’ayant été donnée par cette dernière en ce qui concerne les revendications, une marche sur Poitiers a été décidée. Par voitures, les grévistes ont gagné le parc de Blossac avant de former un cortège qui a gagné le centre-ville et se rendit à la Préfecture.

Une délégation a ensuite été reçue par M. Beysson, directeur de cabinet du Préfet à qui le point de la situation a été fait par un délégué syndical.

Nous rappelons que les motifs de cette grève accompagnée d’occupation d’usine, touche environ cinq cents ouvriers, qui réclament une augmentation de 5 pour 100 et une prime d’équipe.

M. Beysson devait indiquer qu’il allait prendre contact avec la direction de l’usine afin de tenter de trouver une solution qui permette de dénouer cette crise.

A leur sortie de la préfecture, les délégués rendirent compte de leur mission à leurs camarades restés sur la place et la poursuite de la grève a été décidée.

Une nouvelle assemblée générale doit se tenir ce matin à 8 heures.

En fin de soirée, nous apprenions que le directeur de l’usine se trouve actuellement à Paris auprès de la direction centrale de la Société et qu’aucune réponse n’a pu être donnée aux syndicats car on étudie les répercussions financières que ce mouvement entraîne et celles qui pourraient suivre si satisfaction étaient données aux revendications.

Ce n’est que lundi ou mardi qu’un dialogue pourrait s’ouvrir avec les syndicats. La poursuite de la grève a donc été décidée car les ouvriers n’entendent pas reprendre le travail avant d’avoir obtenu satisfaction.

Photo : Les ouvriers d’AEF quittent la place de la Préfecture après l’entrevue accordée à une délégation par M. Beysson.