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0847925/03/1974POITIERS

AU CONGRÈS DÉPARTEMENTAL DE FO : PAS D’UNITÉ POSSIBLE TANT QUE LA CGT SERA L’APPENDICE DU PCF

A déclaré M. André Bergeron

Le leader national de la centrale syndicale Force Ouvrière, M. André Bergeron, a pris la parole à Poitiers. Samedi, au cours d’une conférence de presse puis dans une réunion-débat. Hier, au congrès départemental de « Force Ouvrière » qu’il était venu présider. II n’y a eu aucune position nouvelle d’exprimée au cours de ces diverses interventions. Les déclarations de M. Bergeron ont constitué autant de rappels de la « doctrine » de FO et d’orientations déjà connues. Même propos des problèmes de la régionalisation qu’il a tenu à développer lors de sa conférence de presse, il a fait référence à une politique « depuis toujours préconisée par « Force Ouvrière ».

Par contre, selon M. Bergeron, l’image de marque d’une FO ayant ses gros bataillons dans le Sud-Ouest et dans la Fonction publique, ne colle plus à la réalité. Le leader de FO a affirmé que si le Midi reste bien un point fort de sa centrale, elle compte davantage de syndiqués dans le secteur privé que chez les fonctionnaires. Et, a-t-il assuré, si FO était doté d’un appareil suffisant « les effectifs doubleraient ».

Pour « l’action syndicale traditionnelle »

Le caractère spécifique de FO, c’est-à-dire l’apolitisme, a été souligné avec insistance par M. Bergeron : « Les partis politiques ont leur mission. Nous avons la nôtre qui est éternelle. Nous aurons toujours des revendications à présenter et à défendre. L’indépendance syndicale est nécessaire ».

Il a ajouté, lors de la réunion-débat : « tant que la CGT sera l’appendice du Parti communiste, il n’y aura pas d'unité possible ».

M. André Bergeron, faisant allusion à certaines actions de type commando employées dans des conflits sociaux, a condamné « le comportement aventuriste qui finit par se retourner contre les ouvriers ». Il a même ajouté que la répétition d’actions de ce style risquait de nourrir, par réaction « l’avènement d’un système autoritaire ».

II reste attaché à « l’action syndicale traditionnelle qu’on lui a apprise dans la Corporation du Livre ».

« L’inflation n’a pas tué la politique contractuelle »

Si M. Bergeron demeure partisan du droit de grève, sans vouloir tomber dans la « grèvomanie », il pense que la meilleure forme de lutte revendicative passe par « la politique contractuelle ».

Sur ce thème de la politique contractuelle, le leader de FO a expliqué notamment : « Si le Premier ministre et le ministre des Finances sont allés répétant qu’on ne pourrait pas faire plus que maintenir le pouvoir d’achat en 1974, ce qui laissait supposer que le gouvernement interdirait aux directions des entreprises nationalisées de maintenir dans les accords des clauses de progression du pouvoir d’achat, la réalité est différente. Dans les quatre entreprises nationalisées les plus importantes : EDF - RATP - SNCF et Charbonnages de France, ces clauses de progression ont été maintenues ».

Il a poursuivi : « Si nous sommes allés voir le Président de la République, c’était pour avoir l’expression d’une opinion concernant le maintien de ces clauses de progression dans le secteur nationalisé et sur la situation des agents de la fonction publique. La réponse fut claire : « On ne peut concevoir qu’une différence soit faite entre les fonctionnaires et les autres catégories de salariés ». Il a donc bon espoir de parvenir, là aussi, à « débloquer la situation ».

La régionalisation et l’autoroute

Pour FO qui voit dans « la politique contractuelle, non pas un soutien objectif à la politique du gouvernement, mais le meilleur moyen de préserver les intérêts des salariés », il faudrait peut-être envisager « un blocage total des prix pour une période limitée ».

Et puis, M. Bergeron a réaffirmé l’attachement de FO à l’idée européenne et a dit qu’à l’ancien « pacte colonial » avec les pays producteurs de matières premières, il fallait maintenant substituer « l’idée de coopération ». A propos des problèmes de régionalisation, il a dit en substance : « Il faut qu’une autorité centrale décide de la nature de la décentralisation dans le cadre d’un plan général. Si les décisions de cet ordre devaient être prises au niveau des régions, elles-mêmes, chacune se découvrant des vertus particulières, ne courait-on pas le risque d’opposition du genre de celle vécue dans l’Est, il y a quelques années, lorsqu’il s’est agi de savoir si l’autoroute passerait à Metz ou à Nancy ».

Il a parlé aussi des problèmes des vieux travailleurs, de la condition de la femme et de la vie chère. En bref, une série d’interventions classiques pour un congrès classique.

Y. MONIÉ

Un congrès départemental classique

Le congrès présidé à Poitiers par M. Bergeron a été d’un style traditionnel. Il y a eu l’exposé de rapport d’activité et financier, des élections et un débat avec une allocution de clôture précédant un banquet. Du rapport moral et d’activité, présenté par M. Pierre Barbas, secrétaire général de l’Union départementale, on retiendra le redémarrage de l’Union locale de Châtellerault, depuis de nombreuses années « complètement inactive ». Également la création de quatre syndicats : à l’Office nationale des forêts, à la CRS 18, à la CCLP et parmi le personnel communal de Charroux.

Dans une prochaine édition, nous présenterons la motion de synthèse adoptée à l’unanimité par les congressistes. Signalons enfin qu’ont été élus à la Commission exécutive – qui désignera bientôt le bureau – MM. Barbas, Beneteau, Fouilleul, Favreau, Guillard, Tourancheau, Mme Aucher, MM. Bligoud, Brevet, Branthome, Chantreau, Fourmann, Henin, Louquet, Marot, Rémy, Mme Tourde, MM. Sautel et Serre.

 

 

le 23/01/2023 à 17:14

Source : Centre Presse

congrès, bureau

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