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0084117/05/1912POITIERS

OBSÈQUES DE M. GEORGEL

Mercredi ont eu lieu les obsèques civiles de M. Georges Georgel, avocat à la Cour d’appel, membre de la commission administratives des hospices de Poitiers.

Le long cortège s’est mis en marche à 1h. 1/4 pour se rendre directement au cimetière Chilvert par le pont de Rochereuil, la rue du mouton, la place Montierneuf, les rues de l’hôpital général, des Carmélites et Boncenne, la place du Palais, la rue Gambetta, la place d’Armes, les rues Carnot et de la Tranchée et l’avenue de Bordeaux.

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Discours de M. Audinet

M. Audinet, secrétaire général de la Bourse du Travail rappelle les services rendus par Georgel à la classe ouvrière :

« Mesdames, Messieurs,

« Citoyens, camarades,

« Quand la classe ouvrière à connu Georgel, il y a près d’une vingtaine d’années, c’est-à-dire à l’époque où il était encore presque un enfant par l’âge, mais déjà un homme par la science, la fermeté de son caractère et la netteté de ses convictions, j’étais bien loin de penser, moi qui suis son ainé de presque un quart de siècle, que j’aurai un jour le triste privilège de parler sur sa tombe et de lui dire au nom de mes amis et au mien un douloureux et éternel adieu.

« Il semble, en effet, que par une cruelle et déconcertante ironie, la mort se plaise à faucher parmi les nôtres, les plus jeunes, les plus ardents, les plus capables, ceux en qui la classe ouvrière mis sa confiance, ceux qui dès le première heure se sont montrés ses plus fidèles défenseurs.

« C’était l’époque où le parti socialiste, sous la poussée des organisations syndicales, commençait à prendre des l’importance, c’était aussi le moment où la presse à tout faire du capitalisme était obligée de rompre la conspiration du silence organisée autour de notre parti, le parti des travailleurs.

« Une poignée de militants de la même trempe que Georgel, avait obtenu le résultat de briser le cercle dans lequel on avait tenter d’étouffer le mouvement prolétarien et de répandre dans le monde entier les revendications de la classe ouvrière.

Pour ma part, c’est toujours avec une certaine crainte, je dirais même une certaine défiance, que je vois rentrer dans nos rangs un transfuge de la bourgeoisie.

(Début du discours repris dans « le Socialiste de la Vienne » 18 mai 1912)

« J'ai toujours dit à mes camarades de travail instruisez-vous, essayez vous-même, cherchez à comprendre les angoissants problèmes de transformation sociale, mettez à profit notre belle devise de l'international : l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes.

« Mais cependant je m'incline avec respect toutes les fois que je me trouve en présence d'un homme comme Georgel que le hasard de la naissance a placé dans un milieu qui lui permettait une haute et brillante situation lui permettant toutes les satisfactions, toutes les jouissances matérielles et intellectuelles que la bourgeoisie réserve à ses enfants et qui, cependant, n'hésite pas à sacrifier tous ses privilèges pour rentrer en lutte contre tous les préjugés de la caste à laquelle il appartient pour venir aider la classe ouvrière de ses conseils, lui apporter l'appui de son savoir, de son talent, de son autorité, pour la conquête de ses droits.

« Va, ami Georgel, dors en paix, tes conseils ne sont pas perdus, le prolétariat sait se souvenir et, plus tard, quand brillera le radieux flambeau de la République socialiste, il se rappellera que tu fus l'un de ses plus ardents défenseurs et l'un de ses apôtres les plus fervents.

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le 30/04/2020 à 14:55

Source : L'Avenir de la Vienne

avocat, décès

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