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0857810/10/1974POITIERS

A PROPOS DES GARDERIES DANS LES MATERNELLES

Un communiqué des organisations de gauche

A propos des garderies mises en place dans certaines écoles maternelles de Poitiers, les organisations syndicales (CFDT, CGT, FEN) et politiques (PCF, PS, PSU, Radicaux de Gauche) et le Syndicat des habitants de la ZUP, nous prient d’insérer les remarques suivantes dans un communiqué commun qu’ils nous adressent :

« Les familles poitevines attendent depuis longtemps que la municipalité prenne en charge l’organisation de garderies d’enfants qui répondent effectivement à leurs besoins. Après la mise en place des garderies avant et après les horaires normaux des classes maternelles, elles attendent toujours. L’action de la municipalité sur cette question appelle en effet des remarques sérieuses.

Un problème incomplètement résolu

« Le système prévu ne correspond pas aux besoins de la grande majorité des habitants, en particulier dans la mesure où il ne résout pas pour les couples de salariés le problème de la garde du mercredi et des vacances scolaires, ni celui de la garde des enfants du primaire.

Faut-il rappeler à notre municipalité que les habitants de notre ville travaillent aussi, et selon les mêmes horaires, le mercredi et pendant les deux tiers des vacances scolaires ? Bien des familles, soucieuses de ne pas morceler la garde de leurs enfants pour assurer un minimum d’équilibre dans leurs conditions de vie, ainsi que pour des raisons pratiques d’organisation, préfèrent donc continuer à faire garder leurs enfants dans des conditions plus onéreuses mais répondant mieux, dans l’immédiat, à leurs préoccupations. Or seule une politique cohérente, définie après consultation de la population, peut répondre aux besoins des Poitevins dans ce secteur.

Un financement inadapté

« La seconde remarque porte sur les conditions de financement de ces garderies. Il est indispensable que la prise en charge complète par l’État du secteur de l’éducation et de l’enfance permette la gratuité de ce service. Or on sait qu’en fait la charge sera totalement assurée par les familles, soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire des impôts locaux. Une fois de plus, l’État se décharge de ses obligations sur les collectivités locales et réserve une part de plus en plus énorme du produit des impôts, sur le revenu et de la TVA payés par la population, au maintien du profit des grandes sociétés. En s’inscrivant volontairement dans cette ligne qui a déjà vu le transfert aux collectivités locales de tout ou partie des CES, des routes, des transports scolaires, etc..., la municipalité de Poitiers a renoncé à défendre les intérêts des Poitevins, exactement comme elle a renoncé à le faire, par exemple, en refusant aux établissements publics le tarif préférentiel sur l’eau qu’elle accorde aux sociétés industrielles.

Distinguer la garderie de l'enseignement maternel

« Les locaux scolaires actuels ne peuvent accueillir correctement les enfants de maternelle en garderie. Or ces enfants du fait même de l’importance du temps qu’ils sont obligés de passer hors de leur milieu familial à cause du travail de leurs parents doivent être accueillis dans des conditions particulièrement favorables. Il est important pour les mêmes raisons qu’une distinction bien claire soit établie entre l’enseignement maternel et le temps de garderie.

« Pour cette raison en particulier, l’obligation nouvelle faite par la municipalité aux directrices d’écoles (du fait de la législation actuelle) d’assumer la responsabilité de la garderie est inadmissible. Assumant déjà la direction de l’école, en plus de leur classe avec des effectifs extrêmement surchargés et un personnel insuffisant, comment trouveront-elles le temps nécessaire pour préparer dans des conditions normales leur travail dont la qualité est unanimement reconnue.

« Il est donc indispensable que la municipalité intervienne auprès de toutes les instances qualifiées pour que soient inscrits au budget de l’État pour 1975, les crédits, les locaux et les postes correspondant au personnel qualifié nécessaire au bon fonctionnement des garderies.

« Faute d’une rigoureuse action dans ce domaine, la municipalité de Poitiers confirmera aux yeux des habitants qu’elle se fait volontairement complice d’une politique contraire à leurs intérêts, en s’inscrivant dans la ligne des projets gouvernementaux concernant l’école maternelle. Or ces derniers, loin d'être satisfaisants, aboutissent à un démantèlement de l’école maternelle actuelle et aggravent une sélection sociale impitoyable dès le plus jeune âge ».

 

 

 

 

le 01/02/2023 à 18:49

Source : Centre Presse

jeunes, enfants, femmes, politique

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