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0859017/10/1974POITIERS

OUDIN : LE LICENCIEMENT COLLECTIF EST DÉCIDÉ

Les ouvriers maintiennent l’occupation de l’usine

Les 230 employés de l’entreprise Oudin vont être licenciés collectivement. Ils en ont été informés hier matin par les deux syndics désignés lundi dernier par le tribunal de commerce. Les premières lettres de licenciement pourraient leur parvenir aujourd’hui.

Devant cette situation, les ouvriers ont décidé à une très forte majorité de poursuivre leur mouvement, d’occupation de l’usine, 24 heures sur 24, et d’informer la population de leur situation.

Un déficit permanent

Au cours d’une rencontre avec la presse hier en fin d’après-midi, les délégués CGT de l’entreprise ont fait le point sur l’entrevue du matin avec les syndics.

Ceux-ci leur ont déclaré que l’entreprise avait été en déficit permanent depuis son implantation sur la zone industrielle de Chasseneuil-du-Poitou. Ils ont même donné des chiffres.

En 1971, le déficit était de 11 millions d’anciens francs ; en 1972, il atteignait 72 millions ; en 1973, il arrivait à 220 millions et après neuf mois de fonctionnement en 1974 il dépassait déjà les 221 millions d’anciens francs.

Malgré cela, les ouvriers déclarent « l’entreprise est viable, à condition qu’on veuille bien le décider ! ». Et ils ajoutent que 700 engins sont en commande, seize commandes venant de l'étranger sont arrivées hier. « On nous dit que les appareils produits ne sont pas rentables. Aucune preuve n’a été apportée en ce sens ! » disent les syndicalistes.

Un vote à bulletins secrets

En ce qui concerne les licenciements, les ouvriers y sont bien sûr opposés. A l’issue d’une assemblée générale, un vote à bulletin secret auquel participèrent 170 votants, a décidé la poursuite du mouvement. (155 bulletins favorables, 10 contre, 4 blancs et un nul).

Ce mouvement se caractérise par la poursuite de l’occupation de l’usine, jour et nuit, afin de protéger les machines et par une action d’information pour populariser l’action des ouvriers.

Un comité de soutien est en formation. On prépare des collectes dans les entreprises. D’autre part, la CGT annonce une intervention directe auprès du Ministre du Travail.

« On brade l'entreprise »

Pour les délégués syndicaux, « plus on retardera à remettre l’entreprise en route et plus le déficit sera important et donc la relance délicate. Les licenciements vont augmenter également le coût de l’opération ».

Enfin, rapportant les propos des syndics, selon lesquels « personne ne veut prendre la succession de l’entreprise », les délégués CGT demandent une intervention des pouvoirs publics et réclament dans l’immédiat « le maintien de leur emploi et de leur pouvoir d’achat ».

« Nous avons la très nette impression que l’on fait exactement comme si l’on voulait brader l’entreprise ! » ajoutent-ils

le 18/02/2023 à 14:09

Source : Centre Presse

fermeture, occupation, licenciements

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