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0859718/10/1974POITIERS

OUDIN : AU PIRE LES LICENCIÉS BÉNÉFICIERONT DU RÉCENT ACCORD SUR LE CHÔMAGE

Trouvera-t-on les huit cents millions d’anciens francs qui permettraient de relancer l’usine Oudin ? C’est le secret de demain.

En attendant, peu d’éléments nouveaux dans la situation des ouvriers qui, depuis lundi, occupent sans désemparer leur usine. Leur détermination ne faiblit pas. La poursuite du mouvement a été décidée hier matin par un vote qui a confirmé celui de la veille. Sur 221 inscrits, il y eut 160 votants dont 153 se déclarant pour, cinq contre et deux bulletins blancs.

Début de l’inventaire

Les premières lettres de licenciement sont arrivées hier matin. On attend « le gros » pour aujourd’hui. Elles portent comme date d’effet le 14 octobre, jour du dépôt du bilan de l’entreprise. Aujourd’hui, le syndic doit, en présence d’un huissier commencer l’inventaire. Inventaire des machines, des stocks et des biens de la société. Hier soir, au cours d’une entrevue avec le directeur de cabinet du Préfet, M, Beysson, les délégués du personnel se sont vu solliciter pour aider au maximum ce travail d’inventaire. Il y va en effet de la rapidité du règlement de la situation. Situation qui sera d’autant plus difficile à redresser, de l’avis même des délégués CGT de l’entreprise, qu’elle tardera à intervenir.

M. Beysson a également souhaité que les ouvriers remplissent rapidement les questionnaires qui leur ont été remis afin de procéder au règlement de leur situation personnelle, notamment en ce qui concerne le reste de salaire à percevoir et le calcul du montant des différentes indemnités.

La paie de septembre

Lundi dernier, les employés ont touché leur paie du mois de septembre. Il leur reste à recevoir leur salaire des jours d’octobre. Normalement, les employés touchaient leur paie le 7 du mois avec un acompte le 22.

Comme tout ouvrier licencié les employés de Oudin ont droit à un mois de préavis avec salaire et à des primes de licenciement en fonction de leur ancienneté dans l’entreprise.

L’accord sur le chômage

Mais, en plus, il semble bien - selon l’Inspection du Travail - que ces employés licenciés collectivement pour fait économique, pourront prétendre à bénéficier de l’« allocation supplémentaire d’attente » mise au point dans le récent accord entre les syndicats patronaux et les organisations ouvrières, il s’agit, on le sait, de l’accord garantissant un an de salaire en cas le licenciement économique. Il est vrai que cet accord n’est pas encore applicable. Mais, dans son article 9, l’accord dispose que l’allocation supplémentaire d’attente pourra être versée pour une durée restant à courir sur le délai d'un an, à compter de sa promulgation, aux salariés licenciés antérieurement.

Autrement dit, si l’accord est mis en application au 15 décembre (délai vraisemblable), les ouvriers licenciés de chez Oudin le 14 octobre pourraient, dans les conditions générales d’application de l’accord, bénéficier durant dix mois de l’allocation prévue.

Collectes sur les marchés

En attendant d’être mieux fixés sur leur sort et celui de l’entreprise, les ouvriers s’organisent.

Dès aujourd’hui, ils seront présents, en délégation, sur plusieurs marchés, à Poitiers (Bel-Air), Jaunay-Clan et Usson-du-Poitou pour faire des collectes. En outre, dans un communiqué signé : « Le comité d’occupation de l’usine » les ouvriers expliquent les raisons de l’occupation, « interdiction de travailler depuis lundi » et ils se déclarent dans l’obligation de « vous demander une aide morale et matérielle, car il faut que les travailleurs tiennent pour défendre leurs droits ainsi que les vôtres qui sont également compromis ».

Et ils ajoutent : « Tous les dons peuvent être adressés à M. Jean-Pierre Desport, Caisse régionale du Crédit Agricole, Poitiers, numéro compte 01-22-355-0.

 

 

le 18/02/2023 à 14:49

Source : Centre Presse

fermeture, occupation, licenciements, solidarité

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