0860722/10/1974POITIERS
La position des délégués CGT et des représentants du personnel des établissements Oudin à l’égard des propositions des pouvoirs publics et de la direction, a été confirmée par l’ensemble du personnel de l’entreprise, hier matin, au cours d’une assemblée générale.
Après le compte rendu de la table ronde qui s’était tenue à la préfecture vendredi après-midi, les ouvriers ont voté à bulletin secret. Sur 149 votants, 146 se déclarèrent pour la poursuite du mouvement d’occupation, pour le refus d’un comité paritaire de surveillance et pour la reprise du travail aux conditions suivantes : retrait des lettres de licenciement pour tous les employés et garantie de salaire et d’emploi.
Dans un communiqué de la section syndicale CGT, les employés précisent : « Nous estimons que pour le bien de l’entreprise - il y a actuellement plus de 1.300 appareils en commande - et pour le bien des travailleurs, une solution rapide doit être trouvée sinon le contrat avec l’Afrique sera suspendu.
« A présent, c’est aux syndics et aux pouvoirs publics de montrer leur volonté de rétablir la marche de l'entreprise.
« Nous soulignons le fait que les travailleurs ne sont pas en grève, comme on veut bien le laisser croire (lire la déclaration des syndics dans notre édition, de samedi) mais veulent travailler et cela depuis toujours.
« Seulement à présent, les travailleurs étant licenciés, la situation ne les autorise plus à reprendre le travail sans garantie ».
Un cercle vicieux
Hier, en fin d’après-midi après avoir sollicité une entrevue, une délégation CGT de l’entreprise était reçue par la Chambre syndicale de la métallurgie de la Vienne.
M. Tymovski, secrétaire, a précisé aux délégués que la Chambre patronale s’efforçait de tout entreprendre pour maintenir l’emploi. Il a rappelé les démarches entreprises auprès des pouvoirs publics pour limiter les effets des mesures de restriction du crédit. Il a également précisé que la Chambre syndicale avait d’ores et déjà, en liaison avec l’Agence nationale pour l’emploi, étudié les possibilités éventuelles d’un reclassement dans le souci de maintenir au maximum les emplois sur place. Mais, M. Tymovski a rappelé aux délégués qu’il était de leur intérêt de participer activement à la réalisation de l’inventaire afin de permettre un éventuel rachat de l’usine par un industriel qui serait en parfaite connaissance de la situation.
Les employés réclament, avant de participer à ce travail, des garanties.
« Ces garanties nous ne pourrons les assurer que quand ce travail sera effectué » répètent les pouvoirs publics et la direction ».
C'est le cercle vicieux.
Aux Ets Couvert, on essaie de faire face à la perte d'un client
Par ailleurs, on sait que les Ets Oudin comptaient plusieurs entreprises sous-traitantes : l’une des plus importantes est l’entreprise Couvert, route de Limoges.
La direction de cette entreprise ne cache pas les problèmes que lui posent la situation chez Oudin. Toutefois, Mme Couvert nous a déclaré « que le maximum était fait pour conserver leur emploi à la cinquantaine de personnes employées dans son entreprise. Nous avons heureusement de nombreux autres clients. Dans l’immédiat aucune mesure particulière n’est envisagée. Mais évidemment nous recherchons d’autres débouchés pour notre fabrication ».
350 F collectés aux marchés
Le Comité d’occupation de l’usine Oudin a reçu du Comité de défense créée par le Parti communiste révolutionnaire et le journal « Front Rouge » la somme de 352 F collectés à Bel-Air et sur le marché de la ZUP.
le 19/02/2023 à 13:59
Source : Centre Presse
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