0868916/11/1974POITIERS
Mais les syndicats durcissent leur action
La grève se poursuit aux PTT où l’on enregistre néanmoins, hier, une certaine reprise du trafic. Les grévistes, plus nombreux que la veille, ont manifesté dans les rues de Poitiers. Des délégations d’autres secteurs professionnels étaient venues leur apporter leur soutien « contre la répression policière ». Parmi les délégations on remarquait celle de l’usine Oudin, où le conflit demeure dans l’impasse, celle des agents hospitaliers en grève et celle des personnels de l’Université qui viennent à leur tour de débrayer. Cette manifestation s’est déroulée dans le calme et il n’y a eu aucun incident. En fin de soirée, les policiers ont pris position aux abords du « tri-gare » où stationnait un piquet de grève renforcé. Les grévistes se sont dispersés spontanément après l’allocution d’un délégué syndical.
Deux manifestations
Hier matin, les postiers en grève ont tenu leur assemblée générale quotidienne. Les leaders syndicaux ont stigmatisé « la répression policière, dernière trouvaille d’un Lelong têtu ». Ils ont ajouté que l’intervention des forces de police dans les centres de tri avait eu pour effet d’élargir le mouvement. Ils ont affirmé que le nombre de grévistes était, de ce fait, supérieur à celui de la veille. Puis ils ont effectué une marche silencieuse jusqu’à la préfecture. Peu après 17 h., c’était une nouvelle manifestation toujours devant la préfecture. Cette fois, les postiers étaient renforcés par des manifestants venus d’autres administrations ou d’entreprises du secteur privé. Aux cris de « Halte à la répression ! », « La poste aux postiers, la caserne aux policiers », les manifestants ont défilé rue Victor-Hugo et place Leclerc, avant de revenir face à la préfecture. Ils se sont dispersés en scandant « Unité des travailleurs, halte à la répression ! » et en se donnant rendez-vous pour le mardi 19 novembre. Cette manifestation, si elle n’a été marquée par aucun incident, a perturbé la circulation pendant toute sa durée, c’est-à-dire jusqu’à 18 h.
Dispositif de police au tri-gare
Avant la dispersion des manifestants, un appel avait été lancé pour que soit constitué un « piquet de grève renforcé » devant le centre de tri, à la gare. Alors, que cette opération s’effectuait les services de police mettaient en place un dispositif destiné à empêcher tout éventuel incident entre les grévistes et les non-grévistes au « tri-gare » qui fonctionne normalement, compte tenu de ses effectifs réduits. Ce dispositif était dirigé par le commissaire principal Kerangueven et le commandant Granet. En fait, avant l’arrivée des camions postaux, les grévistes s’étaient dispersés à la demande de leurs dirigeants syndicaux. Dans leurs interventions, ces dirigeants avaient protesté contre la présence des forces de l’ordre aux abords immédiats du centre de tri.
Photo : Les manifestants pendant leur marche circulaire autour du bassin de la préfecture
le 21/02/2023 à 19:01
Source : Centre Presse
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