0008502/04/1899POITIERS
Travailleurs – Le voile qui cache la lumière à vos yeux ne semble point vouloir s’éclaircir ; quel effort faut-il faire pour que cette lumière soit éclatante et fasse que vous ne vouliez plus être les parias dans une société pleine d’abondance.
Quand comprendrez-vous que vous n’avez rien à attendre du bourgeois qui se repaît de votre production, ne vous laissant que le juste nécessaire à l’alimentation de votre existence.
La misère qui vous étreint chaque jour d’une façon ostensible ; les attentats permanents commis contre la justice et la liberté, par les défenseurs de l’ordre capitaliste, ne seront-il pas des moyens de coercition qui vous feront sortir des ténèbres ? Sortirez-vous enfin de votre apathie ? Continuerez-vous à vous laisser traiter en esclaves, sans avoir aucun souci de votre dignité ? La coupe est pleine, la boirez-vous jusqu’à la lie sans qu’en vos consciences s’échappe un cri de révolte et d’indignation ; votre indifférence et votre inertie rendent encore plus douloureuses les souffrances des prolétaires conscients, qui savent que le bonheur de tous les êtres humains, ne dépend que de la volonté des travailleurs.
Allons, de grâce, camarades, vous tous qui souffrez du régime actuel et qui, jusqu’à ce jour avez marqué de votre abstention les luttes sociales faites en faveur de la justice et de l’équité ; venez grossir les rangs de cette phalange ouvrière qui, au travers des multiples difficultés, ainsi qu’au détriment de leur moyen d’existence, n’ont cessé de poursuivre avec énergie l’œuvre de rénovation sociale.
Travailleurs ! Ôtez votre bandeau afin que vos yeux, ouverts à la lumière, marquent une marche rapide vers une société qui fera disparaître toutes les iniquités sociales et assurera à tous les producteurs, leurs droits à l’existence.
A Guillon
le 01/02/2020 à 10:47
Source : l'Eclaireur de la Vienne
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