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0870219/11/1974POITIERS

OUDIN : SIXIÈME SEMAINE

Le ministre de l’Industrie reçoit une délégation

Aux établissements Oudin, a commencé hier une nouvelle semaine, la 6e, depuis le début de la crise. La journée d’hier, marque également, pour un certain nombre d’ouvriers, la fin du préavis de licenciement, les lettres ayant été signées le 16 octobre, deux jours après le dépôt de bilan.

A cette occasion, des délégués nationaux de la Fédération CGT de la métallurgie, de l’UD de la Vienne et de la section d’entreprise ont fait le point, au « Rock Franc », de la situation actuelle.

L’exposé des délégués reposait sur un document d’une dizaine de pages qui retrace l’historique de l’entreprise Oudin, ses différentes implantations avant son arrivée sur la zone de Chasseneuil. C’est, selon ce document, en 1971 que les premières difficultés ont surgi, mais 1973 aura marqué le plus important recul, un déficit de deux millions environ. Pourtant, pendant ce même temps et grâce à la qualité et à l’originalité des fabrications, les marchés internationaux s’ouvraient, notamment l’Afrique du Nord et des contacts vers les pays de l’Est, étaient pris.

Suit alors le récit des événements que nous avons rapportés dans nos éditions depuis un mois et demi, avec des commentaires qui sont assortis d’affirmations comme celle-ci : «  Il est faux de dire que l’exécution des commandes en cours viendra alourdir le passif. Nous estimons qu’elles ont été traitées dans de mauvaises conditions, mais qu’il est possible de les exécuter. Or, cela représente 8 mois de travail ! ».

Le rôle des syndics, la responsabilité des Pouvoirs publics et du patronat, furent ensuite abordés pour en arriver à une analyse de la situation plus générale de l’emploi dans la région, situation très grave selon les syndicats qui notent que jamais le nombre des chômeurs n’a été aussi grand, 1.600 de plus pour la Vienne, qu’il y a 6 mois.

Une réunion le 21 novembre : l’espoir...

Comment reprendre ? A cette question les syndicats répondent avec fermeté : « Après plusieurs entrevues avec les syndics et les pouvoirs publics rien de sérieux n’est ressorti ». « Après des contacts avec la DATAR-Ouest Atlantique, le COREV, etc... rien de positif ne se présente actuellement ».… « De ce fait, la Fédération CGT des Métaux est intervenue auprès du ministère du Travail et dernièrement auprès du ministre de l’Industrie. Une entrevue est fixée au jeudi 21 novembre. « Le document indique encore que les élus ont été contactés mais sans résultat et demande : « La levée des lettres de licenciement, des garanties concernant le réemploi.

En ce qui concerne la position le paiement normal du préavis » des ouvriers dont le licenciement est arrivé à échéance et qui, de ce fait, ne font plus partie du personnel, la réponse est nette : « Pour nous ces gens font toujours partie du personnel ».

La conclusion est la suivante : « A un moment où le gouvernement insiste vivement pour que notre pays se lance dans l’exportation et en particulier vers des pays producteurs de pétrole, nous comprenons mal la contradiction qui fait que, dans un même temps, on veut liquider une entreprise dont la vocation et les possibilités d’exportation sont si flagrantes. Oudin peut et doit vivre, il en va de l’intérêt de 400 familles ouvrières, de la sauvegarde du patrimoine régional et de l’intérêt national ».

 

 

le 27/02/2023 à 17:20

Source : Centre Presse

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