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0870620/11/1974POITIERS

POUR LA JOURNÉE NATIONALE D’ACTION CGT, CDFT, FEN

Un long cortège de plusieurs milliers de manifestants

A Poitiers, la manifestation marquant la journée d’action nationale des travailleurs, organisée par la CGT, la CFDT et la FEN a connu une ampleur exceptionnelle. Il y avait longtemps qu’une manifestation poitevine n’avait regroupé une telle foule, Des milliers de manifestants - de 5 à 8.000, selon les observateurs - ont défilé dans le calme. A aucun moment il n’y a eu le moindre incident.

Commencée à 10 h., la manifestation s’est achevée peu avant midi devant la préfecture ou une délégation venait d’être reçue. Les manifestants se sont dispersés spontanément à l’appel du leader départemental de la CGT, M. Laumont.

Les postiers applaudis

Le Parc de Blossac était le point de rassemblement central des manifestants. Cinq cortèges y ont convergé. Ils venaient respectivement de la gare SNCF, de la poste centrale, du Pont-Neuf, de la Madeleine et de la Promenade des Cours. Le cortège des postiers en grève a été vivement applaudi par les autres manifestants lorsqu’il a pénétré dans le Parc de Blossac. Puis, le grand défilé a commencé. En tête, les leaders départementaux de la CGT, de la CFDT et de la FEN précédant les cortèges regroupés des manifestants conduits par celui des postiers. Brandissant banderoles et pancartes, les participants ont gagné la place Leclerc, emprunté la rue Carnot, avant de remonter la rue de la Marne et de se rendre devant la préfecture. Parmi les groupes, on remarquait, outre celui des postiers, ceux de l’usine Oudin, l’AEF, de l’EDF-GDF, de la SNCF, des agents hospitaliers, des services sociaux, de la Banque de France, de la Compagnie des Compteurs et de la Pile-Leclanché, des enseignants, des étudiants de l’AGEP-UNEF, etc.

« Un grand jour de lutte »

« Non à l'austérité », « Lelong, démission, Chirac du pognon », « Giscard, t’as promis, assieds-toi et négocie », « Pas de flics, des effectifs », scandaient les manifestants. Des cris hostiles au président de la République ont aussi fusé, ainsi que le slogan : « Ce n’est qu’un début, continuons le combat ».

Tandis que le préfet de région recevait une délégation des trois formations ayant organisé cette journée d’action, les manifestants continuaient à scander des slogans : « PTT va gagner », « La poste aux postiers ; la caserne aux policiers », ainsi que quelques invites - sur le monde familier - au préfet de paraître au balcon.

A l’issue de l’entretien de la délégation avec le préfet, M, Laumont (CGT), s’est adressé aux manifestants :

Nous avons dit à M. le Préfet, que les 8.000 travailleurs qui ont manifesté aujourd’hui voulaient que le Premier ministre, ou le président de la République, discute avec les représentants des formations syndicales. Aujourd’hui est un grand jour de lutte, mais demain nous continuerons, a affirmé le dirigeant cégétiste avant de lancer un appel à la solidarité pour les postiers en grève qui effectuaient une collecte. Les manifestants se sont séparés après avoir chanté l’Internationale.

La motion

Voici le texte de la motion, signée par la CGT, la CFDT et la FEN, remise au préfet :

« Le refus systématique du pouvoir et du grand patronat d’ouvrir de véritables négociations, a amené l’ensemble des travailleurs de toutes corporations à manifester leur puissant mécontentement.

« Cette démonstration massive doit inciter le gouvernement et le CNPF à prendre très au sérieux les revendications légitimes des travailleurs, en ouvrant de véritables négociations avec toutes les organisations syndicales représentatives.

« Pour le gouvernement, il s’agit de lever le veto systématique opposé par ses ministres à toutes les demandes des organisations syndicales présentant les revendications spécifiques aux travailleurs de la Fonction publique et des secteurs publics et nationalisés.

« Pour le CNPF, des négociations sérieuses doivent permettre de résoudre les problèmes se posant aux travailleurs du secteur privé.

« Enfin, pour le pouvoir et le CNPF doivent s’ouvrir immédiatement des négociations tripartites avec les organisations syndicales concernant les revendications plus générales ne pouvant être réglées au niveau du patronat seul.

« Les travailleurs sont les victimes de l’austérité alors que les profits des grosses sociétés monopolistes ne cessent de s’enfler jusqu’au scandale. Les travailleurs n’admettent pas que l’on réponde par la provocation policière à leurs justes revendications ; ils tiennent particulièrement à leur droit de grève reconnu dans la constitution et refusent toute atteinte à ce droit.

« La satisfaction immédiate des revendications des travailleurs est possible et nécessaire,

« POUR :
- Maintien et progression du pouvoir d’achat des salaires, retraites et allocations
- Des mesures efficaces contre la hausse des prix et l’inflation,
- La garantie de l’emploi,
- La réduction de la durée du travail sans diminution de salaire et la retraite à 60 ans,
- Amélioration des conditions de travail,
- La défense des droits sociaux et de la Sécurité sociale,
- La reconnaissance des droits des travailleurs immigrés,
- Le respect et l’extension des droits syndicaux.

La grogne des usagers

Un tract a été déposé hier soir dans de nombreuses boites aux lettres de Poitiers. Il avait pour objet d’exprimer la lassitude des usagers privés de courrier. Il demande aux pouvoirs publics de « réagir » et va jusqu’à suggérer d’organiser un réferendum sur la privatisation de la Poste.

Photo : La manifestation place de la Préfecture
Photo : Le parc de Blossac était le point de rassemblement des manifestants. Un très long cortège s’est formé. Puis, le défilé a commencé vers la place Leclerc.

 

 

le 27/02/2023 à 17:31

Source : Centre Presse

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