0876702/01/1975POITIERS
L’occupation cesse ce matin et l’on attend la réponse du ministre sur les préavis
L’occupation de l’usine Oudin, qui avait débuté le 14 octobre dernier, jour de la fermeture de l’entreprise, prendra fin ce matin.
C’est ce qu’ont décidé mardi matin la quarantaine d’ouvriers qui, inlassablement, jour et nuit, se sont relayés pour monter la garde afin de - disaient-il – protéger leur outil de travail et défendre leur emploi.
Mardi après-midi, les responsables syndicaux et les anciens délégués du personnel apportaient leur réponse à la direction de la nouvelle société, au cours d’une réunion qui eut lieu dans les locaux de l’Inspection du travail.
Toutefois, l’occupation de l’usine s’est poursuivie mardi et hier. Ce n’est que ce matin que la société « SEM Termit », qui prend l’usine en gérance libre, se verra remettre les locaux en même temps qu’interviendront les signatures définitives du protocole d’accord.
Ce protocole mis au point lundi dernier, a permis le déblocage de la situation.
En effet, les responsables syndicalistes et les ouvriers qui occupaient les ateliers ont estimé qu’il présentait un réel progrès dans les propositions pour l’embauche.
Du côté syndical on ne cache pas le sentiment d’avoir remporté une victoire, même si l’on aurait préféré une solution plus globale conduisant à la reprise complète des anciens effectifs.
Mais chacun estime qu’il est plus que temps que l’usine redémarre et que soient honorées les commandes qui, depuis deux mois et demi, sont en souffrance.
Les préavis : réponse aujourd’hui
Par ailleurs, on attend également pour ce jeudi la réponse du ministre du Travail sur la question qui lui a été posée par les Pouvoirs publics, à savoir si dans ce cas très particulier, les travailleurs licenciés qui n’ont pas touché leur préavis ne pourraient pas bénéficier de l’aide publique sous la forme, par exemple, d’allocation de chômage à compter du 14 octobre.
Ainsi, il semble bien que dans ce qui fut l’affaire Oudin, l’on soit très proche du dénouement.
Le protocole d’accord
Voici le texte du protocole concernant l’établissement des listes d’embauche qui devront être soumis, ainsi que nous l’indiquions dans notre précédente édition, à une commission tripartite comprenant la direction de l’entreprise, les délégués syndicaux et deux représentants du personnel de l’ancienne entreprise Oudin, les représentants du Travail et de la Main-d’œuvre et de l’Agence nationale pour l’emploi.
« Seront embauchés par priorité les personnes ne pouvant bénéficier de la garantie de ressources de pré-retraite.
« Les personnes ayant trouvé un nouvel emploi depuis le 14 octobre 1974 ne seront pas embauchées dans la nouvelle société sauf cas extrêmes s’il existe un personnel non reclassé ayant une qualification équivalente.
« Dans le cas où il serait fait appel, dans les conditions précitées, à du personnel déjà reclassé, l’offre d’emploi qui en résulterait dans l’entreprise délaissée serait signalée à l’Agence nationale pour l’emploi qui présenterait par priorité des demandeurs d’emploi de l’ancienne entreprise Oudin.
« Les accidentés du travail dans l’ancienne entreprise Oudin et les handicapés feront l’objet d’un examen bienveillant et seront embauchés dans les conditions ci-dessus.
« Pendant l’année d’exercice qui suivra la reprise d’activité, tout recrutement complémentaire devra se faire par priorité parmi le personnel non reclassé de l’ancienne entreprise Oudin, les militaires et les malades bénéficiant de cette clause.
« Ce délai sera prolongé de la durée d’une formation professionnelle éventuelle ».
le 28/02/2023 à 19:13
Source : Centre Presse
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org