0087321/04/1913POITIERS
Dimanche matin, un peu après 10 h, M Chéron (Ministre du travail) qui a promis de présider la séance de clôture du Congrès arrive à l’hôtel de ville. Il est acclamé par les centaines de mutualistes qui ont envahi toutes les salles.
M. le Ministre du travail prend place sur l’estrade, ayant à sa droite M. le Préfet et à sa gauche M. Poulle. Remarqués en outre les représentants de la Vienne au parlement, le maire de Poitiers, les membres du bureau et les rapporteurs du Congrès mutualiste, les membres du bureau de la Société de secours mutuels des cantonniers.
Dans un discours fréquemment interrompu par les bravos de l’assistance M. le Sénateur Guillaume Poulle salue le ministre républicain, le représentant autorisé des mutualistes et constate le succès du congrès. Quand il s’agit de solidarité, de justice et de bonté tout le monde ici répond présent.
L’orateur esquisse brièvement l’œuvre du congrès et fait un vif éloge des distingués rapporteurs dont les remarquables travaux méritent d’être signalés à l’attention du gouvernement et en particulier du ministre du travail et de la prévoyance sociale.
En terminant M. Poulle félicite et remercie M. Chéron des mesures prises pour hâter la liquidation des pensions de retraite.
.../…
Sans plus tarder M. le ministre tient à exprimer sa reconnaissance à tous les congressistes pour la cordialité de leur accueil. Il s’est fait un devoir de venir présider la séance de clôture du Congrès de Poitiers et d’apporter aux mutualistes de la Vienne les félicitations affectueuses du gouvernement de la République.
M. Chéron se réjouit des progrès réalisés par la Mutualité dans notre département. Au 31 Décembre 1898 le nombre des membres participants des Sociétés (…). Il est aujourd’hui de 18.592. Cette seule citation de chiffres suffit à montrer les efforts accomplis par ceux qui considèrent comme le premier de leur devoir de développer, d’encourager l’action mutualiste.
L’œuvre commencée doit être poursuivie sans relâche et suivant le vœu exprimé par un ancien ministre du travail, M. Léon Bourgeois et plus récemment, à Montpellier, par M. le Président de la République, il faut établir une société de secours mutuels dans chaque commune.
.../…
Nous ne laisserons toucher à aucun des avantages que la mutualité a conquis. Nous faciliterons son développement. Nous lui demanderons de collaborer aux lois sociales de demain. Nous la protégerons contre la concurrence déloyale de la pseudo mutualité.
Il ne faut pas que l’étiquette mutualiste puisse abriter des entreprises qui n’ont rien de commun avec les Société de la loi de 1878. La mutualité repose essentiellement sur l’égalité des avantages entre tous ses membres. Toute société qui constitue des avantages inégaux n’est point une société de secours mutuels. Il est juste que dès lors elle ne puisse prendre une appellation qui serait de nature à égarer l’épargne.
.../…
Les bravos redoublent lorsque M. Chéron, rappelant qu’il a l’honneur de présider la mutuelle des cantonniers du Calvados, annonce qu’il accepte la présidence de l’Assemblée générale de la société des cantonniers du service vicinal de la Vienne
LA REUNION DES CANTONNIERS
La séance est ouverte dit M. Chéron. Je donne la parole à votre sympathique président.
M. Guillaume Poulle fait l’historique de la Société dont la fondation date de 1878.
« L’homme qui fut l’artisan de la création de cette Société est M. Hérault pour lequel nous avons la plus respectueuse et la plus vive sympathie (…).
L’honorable président énumère ensuite les nombreux avantages accordés par la société dont le capital s’élève à l’heure actuelle à 700.000 fr. : retraite annuelle de 300 francs, soins médicaux et pharmaceutiques, secours d’invalidité (1 fr. par jour) ; réversibilité des retraites sur les veuves, secours de 25 fr. à la naissance de chaque enfant, allocation de 1fr. Par jour pour tout cantonnier ayant 3 enfants de moins de 13 ans, etc.
Et M. Poulle termine en annonçant à nos braves cantonniers que le Conseil général a accepté le principe de l’augmentation de leurs salaires. Une décision définitive sera prise dans le prochaine session.
.../…
LE BANQUET
A une heure, salle des Pas perdus du Palais de justice a lieu le banquet de clôture du congrès.
De nombreuses tables ont été dressées ; 979 convives ont en effet pris place.
Dans le haut de la salle est installée la table d’honneur.
.../…
le 01/05/2020 à 19:00
Source : L'Avenir de la Vienne
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org