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0885104/04/1975POITIERS

LE PRÉFET RÉPOND À LA CGT

Il y a quelques jours la CGT faisait tenir au Préfet une lettre ouverte sur la situation de l’emploi. M. Vochel vient d’adresser sa réponse au secrétariat de l’Union départementale CGT. En voici les principaux passages :

« On peut certes estimer que la situation de l’emploi reste préoccupante. Soyez d’ailleurs convaincus qu’elle est suivie par les Pouvoirs publics avec une extrême attention. Ainsi, il n’a pu vous échapper que le Gouvernement avait pris des mesures pour venir en aide aux secteurs en difficultés, notamment pour le bâtiment et faciliter l’adaptation des offres et des demandes par un effort important dans le domaine de la formation professionnelle, en particulier en faveur des jeunes et qu’un plan de relance sélective des investissements a été annoncé pour la fin du mois.

« Je ne prétends donc pas que le marché de l’emploi soit favorable, mais je note cependant comme un fait positif pour le département le ralentissement du taux de progression des demandes d’emploi non satisfaites en décembre, sa stabilisation en janvier et, fait nouveau depuis mai 1973, les diminutions de ces demandes en février. Je m’étonne que cette évolution ne vous paraisse pas déjà comme un progrès, d’autant qu’elle est renforcée par une diminution assez sensible du chômage partiel ».

Microméca

« Je suis personnellement, depuis le début, la grève observée chez Microméca par une partie du personnel. Je sais que la Direction a mené de longues négociations avec les représentants syndicaux. Des propositions ont été faites : augmentation des salaires de 2,7 % au 1er avril, octroi d’un échelon pour 36 ouvriers sur 45, 12 heures de temps libre payé par an sur justification, etc...

« Ainsi, il me parait inexact de dire que la direction se refuse d’engager toute négociation. J’ajouterai que pour ma part, il ne paraît pas conforme à l’équité que les 45 ouvriers grévistes entravent la liberté du travail de leurs 34 camarades prêts à travailler, au risque de provoquer leur mise en chômage technique, voire la fermeture de l’entreprise.

« Hypothèse tout à fait probable si le mouvement se poursuit ».

Michelin

« En ce qui concerne Michelin, j’ai noté avec satisfaction la reprise totale du travail. En effet, il ne me paraissait pas compréhensible dans la conjoncture présente que l’entreprise ne puisse faire travailler le samedi une partie du personnel, payé en heures majorées de 50 % et, de plus récupérées par un jour de congé dans la semaine suivante, pour créer des emplois pour les ouvriers d’autres usines du groupe touchées par le ralentissement économique ».

Termit

« A ce jour, le pointage concernant le personnel des anciens établissements Oudin, est le suivant :

Ouvriers licenciés : 221 ; ouvriers repris chez Termit : 87 ; ouvriers reclassés ailleurs : 62 ; inscrits comme demandeurs d’emploi : 72.

« Pour les ouvriers encore inscrits comme demandeurs, j’ai demandé à l’Agence Nationale pour l’Emploi de faire rapidement une information collective pour examiner les moyens de reclassement possible. Il est exact en revanche que l’entreprise Termit n’a pas encore atteint les effectifs prévus. Je demande à la Direction ses intentions à cet égard ».

« ...Votre affirmation est évidemment sans fondement. En effet, il est reconnu par tous les organismes internationaux que la France possède le régime d’indemnisation du chômage le plus développé et le plus favorable des pays occidentaux.

« Pour frapper l’opinion, vous rapprochez deux chiffres sans rapport, celui de la population disponible à la recherche d’un emploi, qui n’est jamais pris pour base de calcul de l’indemnisation et celui des chômeurs secourus ».

 

 

le 08/03/2023 à 08:07

Source : Centre Presse

emploi, chômage, grève, métallurgie

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