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Cet après-midi nous apprenons que les ouvriers et employés de la Compagnie des tramways électriques avaient l’intention de se mettre en grève et qu’ils avaient fait appel à l’arbitrage de M. Petisné, secrétaire général de la Préfecture.

A 3 heures M. Petisné recevait dans son cabinet le directeur poitevin de la Compagnie et les délégués des ouvriers.

Les ouvriers faisaient différentes revendications. Ils exigent :
1° Une garantie de 25 journées de travail par mois aux auxiliaires ;
2° Que les heures supplémentaires soient doublées après 11 heures de présence ;
3° Que l’échelle des salaires soit fixée de 3,75 à 4,75 à partir de 11 ans et non à partir de 13 ans de service à la Compagnie ;
4° Qu’une allocation de 15 fr. soit accordée aux cantonniers pour l’achat d’imperméable ;
5° Enfin que la prime d’habillement de 25 fr. soit portée à 35 fr.

La Compagnie, qui avait connu les revendications de ses employés, n’en avait tenu aucun compte et avait répondu que, peut-être en septembre, elle ferait connaître ses intentions.

Devant cette attitude les employés avaient décidé de faire grève à partir de ce soir, jeudi, s’ils n’avaient pas entière satisfaction.

M. le secrétaire général se mit aussitôt qu’il eut pris connaissance de ces désidérata, en communication avec le directeur de Paris qui répondit :

« Nous demandons un délai pour pouvoir examiner les revendications et dire ensuite ce que nous pouvons accepter.

« Choisissez vous-même la date. »

M. Petisné fixa alors la date du 30 août prochain d’accord avec l’administration de Paris et les délégués des ouvriers qui se retirèrent promettant d’attendre la fin de ce délai, affirmant à nouveau que si, à la fin du mois, ils n’avaient pas complète satisfaction, ils feraient grève.

Les ouvriers se réunissent ce soir à 10 heures et recevront le rapport de leurs représentants.