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0895810/09/1975POITIERS

APRÈS L'ANNONCE DU PLAN DE RELANCE

• La Chambre de commerce : un choc psychologique nécessaire
• La CGT : un cadeau royal aux grandes entreprises

Nous recevons deux prises de positions au sujet du plan de relance présenté la semaine dernière par le président de la République. L’une émane de la Chambre de commerce et d’industrie de Poitiers qui reprend les réactions de l’assemblée permanente des Chambres de commerce et d’industrie et l’autre de l’Union départementale des syndicats CGT de la Vienne.

Voici successivement de larges extraits de ces deux communiqués et tout d’abord celui de la Chambre de commerce.

« Par le ton qu'il a employé pour annoncer le contenu du programme de développement de l’économie arrêté par le Conseil des ministres, le président de la République a montré que le gouvernement avait enfin pris conscience de la nécessité de prendre des mesures plus énergiques et plus incitatives.

« L'assemblée permanente des Chambres de commerce et d’industrie (APCCI), souhaite que cet ensemble de mesures crée, auprès des chefs d’entreprises et de toute la population, le choc psychologique nécessaire à un renouveau de la confiance dans l’avenir.

« Les crédits importants consacrés à l’aide à l’investissement, aux travaux publics et au bâtiment, à condition d’être mis en œuvre très rapidement, sont de nature à éviter une aggravation du chômage, souci majeur des salariés mais aussi des chefs d’entreprises (...).

« De toutes façons, le redressement ne pourra être que l’œuvre de tous les Français.

« Pour sa part, l’APCCI, à laquelle se joint la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne, est persuadée que les chefs d’entreprises sauront, grâce à leur esprit d’initiative traditionnel, trouver dans le climat ainsi créé, les moyens de sortir l’économie française de la récession ».

Selon la CGT, la Vienne compterait 6.800 chômeurs

De son côté, la CGT de la Vienne en profite pour faire le point sur l’emploi dans le département après avoir déclaré :

« Ce plan qui est censé relancer l’économie française dans une meilleure voie et combattre le chômage n’est en réalité une fois encore, qu’un cadeau royal aux grandes entreprises. Les quelques mesures dégagées pour les familles sont notoirement insuffisantes et d’autre part, ne coûtent pas un sou à l’État puisque les sommes viendront des caisses d’Allocations familiales ».

« En réalité, poursuit la CGT, il en faudrait beaucoup plus pour que dans la Vienne, comme ailleurs, les salariés oublient leurs difficultés croissantes.

• Chômage : Janvier 1975 : 4.343 demandes d’emplois non satisfaites ; juillet : 4.533 ; août : 4.658, soit en réalité et utilisation faite des normes du Bureau international du Travail (qui estime les chômeurs ne pointant pas dans les agences, femmes désirant travailler mais qui, découragées par une situation de l’emploi mauvaise ne se font pas inscrire ; jeunes à la recherche d’un premier emploi), 6.800 chômeurs fin août 75.

« Dans les premiers jours de septembre, ce sont plusieurs centaines (80 à 90 par jour) de jeunes gens et jeunes filles qui, pour la première fois se sont fait inscrire à l’Agence de l’Emploi de Poitiers.

« Cette situation est encore aggravée par une recrudescence des licenciements collectifs pour cause économique :
- INFRACO (construction Jaunay-Clan),
- Tartarin (matériaux de construction Saint-Savin).
- Bouillot (fonderie de Montmorillon).
- Gallus (métallurgie de Châtellerault).

• Chômage partiel : Pour plusieurs centaines de salariés : réduction d’horaires et de salaire.
- Roffo (métallurgie Civray) : de 43 h. 30 à 40 h. et perte de 150 F. environ mensuel par salarié.
- Beaulu (habillement Châtellerault) annonce de chômage pour la période du 15 octobre au 15 novembre.

Une journée d’action le 29 septembre

« Le gouvernement, les grands patrons responsables de la crise et la misère d’aujourd’hui, ne font rien pour améliorer les choses mais tout pour aggraver : refus de négocier, licenciements, atteintes aux libertés syndicales.

« Dans ce domaine, les recommandations de Poniatowski semblent trouver écho dans le département et Amaury fait école à la SIPAP - entreprise du Livre de Poitiers - dans laquelle le patron prétend décapiter le syndicat CGT. Une procédure de licenciement est engagée contre un délégué du personnel.

« Aux PTT, les menaces se succèdent contre un militant de la recette de Naintré dont l’activité déplaît à l’administration.

« L’Union départementale CGT appelle l’ensemble des salariés du département à réagir avec vigueur contre la situation qui leur est faite.

« Elle les engage à signer massivement les pétitions qui seront envoyées à l’Assemblée nationale.

« Elle les appelle à préparer dans l’unité la journée nationale d’action du 23 septembre, pour :
- la retraite à 60 ans, avec 75 pour cent des derniers salaires et 1.400 F. minimum par mois,
- la réduction du temps de travail sans perte de salaire.

 

 

le 13/03/2023 à 15:03

Source : Centre Presse

réforme, relance, chambre de commerce, emploi, chômage

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