CGT

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Comme une étincelle, un mouvement de grève s’est déclenché hier après-midi, vers 15 h. 30, à la SAPEM, route de La Trimouille.

Cette société, dont le siège social est à Aufargis près de Paris, et dont le PDG est M. Lainé, s’est installée à Montmorillon en novembre 1970. Spécialisée dans la fabrication de matériel d’éclairage, elle emploie soixante-cinq personnes environ, à majorité féminine, placée depuis novembre 1974 sous la direction de M. Serge Flamand.

C’est hier après-midi que M. Flamand qui réside à Montmorillon, est marié et père d’un enfant, a annoncé aux délégués du personnel que sa lettre de licenciement lui était parvenue et qu’il ne faisait plus partie, à dater d’aujourd’hui, de l’entreprise, Aussitôt les délégués prévinrent le personnel de cette mesure. Ce dernier, absolument pas syndiqué et n’obéissant donc pas à quelque mot d’ordre venu de telle ou telle centrale syndicale, décidait de se mettre en grève pour protester contre cette décision qu’il estimait injuste. Alors qu’en un instant, les ateliers se vidaient, les délégués demandaient audience à M. Lainé, PDG, actuellement à Montmorillon et sollicitèrent des explications. Il fut répondu par la direction générale qu’une chute verticale au niveau financier des produits de l’usine dirigée par M. Flamand obligeait à la reprise en main de l’unité de production par la direction générale.

Lock-out

L’ensemble du personnel étant en grève, la direction informait l’Inspection du Travail et continuait les pourparlers avec les représentants du personnel. Ces mêmes représentants étaient ensuite reçus à la sous-préfecture par M. Coillot, secrétaire général.

En fin de soirée, la direction générale invitait le personnel gréviste à regagner son domicile et faisait placarder la note de service suivante :

« Le personnel désireux de reprendre le travail normalement pourra se présenter demain à l’heure habituelle. Dans le cas contraire, les défaillants pourront se présenter au bureau pour règlement de leur compte. L’Inspecteur du Travail est informé de la présente et un réembauchage aura lieu pour remplacer les défaillants ».

G. Laine

Hier soir, à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’ensemble des grévistes prenait la décision de se présenter à l’heure à l’embauche, mais sans reprendre le travail avant qu’une solution soit trouvée.

Photo : Les grévistes à l’entrée de l’usine de la SAPEM