CGT

Se connecter

Pour protester contre quatre licenciements à l’ancienne exploitation agricole de M. Lepercq

Pendant plus de 5 heures, la mairie d’Usson-du-Poitou a été occupée par une soixantaine de manifestants. C’est à la faveur d’un mariage, samedi après-midi, que ces protestataires ont envahi, par surprise, la mairie du village. Il s’agissait de militants de la FGA (syndicat de salariés agricoles affilié à la CFDT) et de paysans-travailleurs. Si la mairie d’Usson-du-Poitou a été occupée, cela tient directement à la personnalité du maire M. Lepercq.

En effet, les manifestants de samedi entendaient rencontrer le maire pour avoir un entretien avec lui au sujet de quatre licenciements intervenus dans les entreprises agricoles qu’il dirigeait personnellement. Ces manifestants n’ont pas pu rencontrer M. Lepercq et finalement, vers 21 h. 30, cédant aux arguments du colonel de gendarmerie Hauron, ils ont évacué la mairie. Cette manifestation a provoqué une vive émotion dans la population d’Usson-du-Poitou. D’ailleurs, le conseil municipal s’est réuni hier dimanche pour adopter le texte, d’un communiqué de soutien à M. Lepercq.

A la faveur d'un mariage

Il était 13 heures, lorsqu’une soixantaine de manifestants se sont rassemblés devant la propriété de M. Lepercq. Ils entendaient être reçus par l’ancien employeur des quatre ouvriers licenciés. Mais il paraissait absent. Les manifestants ont alors gagné le centre du bourg et ont commencé à attendre devant la mairie, l’hypothétique venue de M. Lepercq. Ils ont stationné à cet endroit jusque vers 14 h 45 et sont ensuite partis. Pour revenir, vers 16 h 05 alors que les portes de la mairie étaient ouvertes, puisqu’on y célébrait un mariage

Ils ont exprimé leur intention de rester à l’intérieur de la mairie jusqu’à ce que M. Lepercq veuille bien venir les y rencontrer. Ils ont affirmé leur intention au maire-adjoint, M. de La Guerronière, et, téléphoniquement, à la préfecture du département. Bien décidés à rester dans la mairie jusqu’à la venue du maire, les manifestants, ont fait provision de sandwichs et de boissons. Ils ont apposé, sur la façade, des affiches syndicales. Cet investissement de la mairie et son occupation se sont déroulés sans heurts et l’adjoint au maire, M. de La Guerronière, a accepté de rester sur place.

Aucun incident

En fin d’après-midi, les manifestants out tenu une conférence de presse pour indiquer les motifs de leur action.

Il y a quelques mois, M. Lepercq qui gérait une exploitation agricole et une société d’élevage de porcs a manifesté son intention de renoncer à ces activités professionnelles. Il a trouvé un successeur. M. Maugé et aurait alors dit à ses salariés : « Il vous reprendra tous ».

Mais, le 1^eraoût, M Maugé qui reprenait l’exploitation agricole licenciait quatre ouvriers. Pour la CFDT le licenciement de M. René Fleurant (membre du bureau national de la FGA) est grave car « on s’est débarrassé d’un syndicaliste gênant ».

Les paysans-travailleurs soutiennent l’action de la FGA, parce que « un paysan évincé, c’est un licencié, même si le mot n’est pas employé ».

Les manifestants semblaient alors déterminés à ne pas quitter la mairie sans avoir rencontré M. Lepercq. Une « relève » était même prévue pour 20 h. 30.

Et puis, vers 21 h. 30, le colonel de gendarmerie Hauron est allé s’entretenir avec les occupants de la mairie. A la suite de cette entrevue, les manifestants ont quitté les lieux.

Ils se sont alors réunis au domicile de M. Fleurant. Avant ils avaient rencontré M. Maubert, sous-préfet.

A aucun, moment il n’y a eu d’incidents. Pendant l’occupation de la mairie, un discret dispositif de gendarmerie avait été mis en place aux abords du bâtiment. Il n’a jamais eu à intervenir.

Le conseil municipal d’Usson : « M. Lepercq n’est pas un fauteur de chômage »

On nous communique :

« Sur convocation de M. de La Gueronnière, maire-adjoint d’Usson-du-Poitou, le Conseil municipal s’est réuni dimanche 28 septembre à 10 heures pour recevoir un compte rendu des événements survenus à la mairie le samedi après-midi.

« A la suite de ce compte rendu, le conseil municipal en tant que représentant de la majorité de la population d’Usson tient à l’unanimité des présents et représentés à souligner la pénible émotion qu’il ressent, en voyant représenter M. Lepercq comme un fauteur de chômage alors, qu’au contraire, ses collègues l’ont vu se dépenser sans compter, parfois au détriment de sa santé, pour promouvoir l’emploi dans sa commune. Ainsi la société Ussonnaise de Cartonnage, implantée à Usson-du-Poitou sur son initiative emploie environ 70 personnes, créant ainsi une importante masse salariale qui vient contribuer à la prospérité de la commune et de ses environs ».