0898630/09/1975POITIERS
Hier soir, dans les rues de Poitiers
Il y avait plus d’un millier de manifestants au rassemblement anti-franquiste, hier soir place Leclerc. Ces manifestants qui répondaient à l’appel des partis communiste et socialiste et des formations syndicales CGT, CFDT et FEN, protestaient contre l’exécution en Espagne de cinq détenus politiques.
En fait, la manifestation poitevine rejoignait toutes celles organisées, le même jour, dans toutes les villes de France par les mêmes mouvements politiques et syndicaux. Des arrêts de travail ont également été observés.
Après s’être rassemblés place Leclerc, les manifestants ont défilé, en cortège, dans les rues du centre-ville. C’était une manifestation digne, qui s’est déroulée dans le calme. Une délégation a été reçue à la préfecture.
Plusieurs prises de position invitaient à la manifestation d’hier. En particulier un texte, sous forme de tract, rédigé par les cinq formations organisatrices. Les partis communiste et socialiste de Montmorillon avaient pour leur part rédigé un communiqué commun. La FEN avait prôné un arrêt de travail de 1/4 d’heure avant la sortie des cours de la matinée. 19 enseignants du CES de Lencloître ont signé un texte anti-franquiste et le syndicat CGT du bureau de Recrutement de Poitiers (section administratifs) également.
L’ensemble de ces textes exprime, en substance, deux points majeurs : l’indignation ressentie après les cinq exécutions d’Espagnols et la demande au pouvoir de suspendre les relations diplomatiques avec l’Espagne.
C’est à 18 h. que les manifestants se sont regroupés place Leclerc. Puis, en cortège hérissé de banderoles, ils ont défilé dans les principales rues du centre, avant de faire mouvement vers la préfecture.
En tête de cortège, on scandait notamment : « Franco, assassin, Giscard complice ». Par contre, en queue de peloton, sous une banderole portant l’inscription : « Vive l’Espagne socialiste », les slogans les plus fréquemment repris étaient : « Non, non, non à l’Espagne fasciste ! » et « Le garrot pour Franco ».
Devant la préfecture, tandis qu’une délégation de six personnes était reçue, les manifestants ont entamé « L’internationale ».
A leur sortie,les porte-parole des mouvements organisateurs ont indiqué que contrairement à leur demande ils n’avaient pas été reçus par le préfet de région mais par M. Charassier, directeur de préfecture. Ils ont donné l’ordre de dispersion qui a été suivi immédiatement. Il n’y a eu aucun incident.
le 13/03/2023 à 16:35
Source : Centre Presse
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