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0900110/10/1975MONTMORILLON

LOCK-OUT À LA SAPEM

A la suite des licenciements de mercredi
51 personnes au chômage

A la suite de la grève déclenchée mercredi après-midi par le personnel de l’entreprise SAPEM (...), pour protester contre le licenciement de cinq ouvriers, du sous-directeur et du directeur, la direction générale, présidée par M. Antoine Lainé, a pris l’initiative hier matin, de fermer les portes de l’usine.

Après la grève de mercredi, certaines assurances ayant été obtenues, les employés de la SAPEM avaient décidé de reprendre le travail. Ils se sont donc présentés normalement jeudi matin à l’entrée de l’usine où ils ont trouvé portes closes. Une affichette avait été apposée indiquant que l’usine était fermée jusqu’à nouvel ordre.

En chômage forcé, les employés sont alors restés devant l’usine pour se concerter et empêcher la sortie éventuelle d’éléments en cours de fabrication. En effet la SAPEM, société spécialisée dans le matériel d’éclairage, possède une autre usine à Auffargie près de Rambouillet, et les ouvriers craignaient que le matériel non fini soit transféré à « l’usine-mère » dans la, région parisienne.

Pendant que la majorité restait en faction devant l’usine de la route ce La Trimouille, une délégation des employés s’est présentée dans la matinée à la sous-préfecture et à la mairie pour y exposer les inquiétudes du personnel. Dans le même temps, l’inspecteur du Travail M. Ribardiere, était prévenu.

La direction générale : « Les cinq ouvriers licenciés étaient incompétents »

De son côté, la direction générale en la personne de M. Antoine Lainé, que nous avons rencontré a réaffirmé sa volonté de rester sur ses positions : « Si 5 employés ont été licenciés, c’est uniquement pour des raisons individuelles. Ces cinq personnes étaient incompétentes. Pour nous ces licenciements n’ont rien de collectif comme l’affirme l’Inspecteur du Travail. La preuve, il nous faudra réembaucher 5 autres personnes, nos carnets de commandes nous y obligent. Mais comme nous ne pouvons admettre que ces licenciements soient considérés comme collectifs, nous avons pris la décision de fermer l’usine ».

Par ailleurs, M. Lainé a précisé que depuis deux ans, l’usine de Montmorillon, sur laquelle de nombreux espoirs étaient fondés, était largement en-dessous de sa capacité normale : « La quantité de travail est insuffisante et de nombreuses malfaçons ont été relevées ».

L’après-midi les employés, toujours massés devant l’usine et ne répondant à aucun ordre syndical puisqu’aucun syndicat n’est représenté à la SAPEM, attendaient avec impatience l’inspecteur du Travail. Celui-ci arriva vers 16 h 30. Il fut aussitôt reçu par MM. Lainé, père et fils. Ceux-ci restèrent sur la position exprimée au cours de la matinée. C'est-à-dire : « Les cinq licenciements étant considérés comme collectifs nous fermons l’usine et renvoyons les 51 employés ».

Malgré l’insistance de l’inspecteur, la direction générale resta ferme. A sa sortie de l'usine, M. Ribardière ne put malheureusement que confirmer ce que les employés savaient déjà. Il précisa tout de même que la paye serait effectuée lundi prochain.

L’inspecteur du travail dispose désormais d’un mois pour prendre une décision définitive, mais il va de soi que si l’attitude du PDG reste la même, la seule solution est la procédure de licenciement collectif. 51 personnes dont 28 femmes perdront alors tout espoir de retrouver leur travail. Elles pourront toutefois bénéficier durant un an des avantages pris récemment en faveur des chômeurs licenciés pour des raisons économiques.

 

 

le 18/03/2023 à 09:54

Source : Centre Presse

métallurgie, éclairage, grève, licenciement, lock-out

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