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Les employés décideront ce matin de la reprise du travail

Le personnel de la SAPEM a répondu hier après-midi à la proposition de la direction générale de reprendre la discussion. M. Antoine Lainé, directeur général a proposé la reprise du travail pour ce matin, mais le problème des licenciements n’étant pas réglé, les membres du personnel se sont donnés jusqu’à 10 ou 11 h, le temps de réfléchir avant de décider de leur attitude.

Les explications du Directeur général

M. Antoine Lainé, estimant l’opinion mal informée sur la situation de son entreprise a tenu hier après-midi, avant la rencontre avec le personnel, une conférence de presse :

« J’ai décidé de rouvrir les portes de l’usine. Mais il faut tenir compte que la situation actuelle nous a fait perdre de nombreux marchés. Nous avions il y a quelques semaines, 207 millions d’anciens francs de commandes, soit 3 mois et demi de travail. Depuis, plusieurs clients ont annulé leur commande, cela représente une perte de plus de 163 millions d’AF. Il ne reste plus qu’un mois de travail. Nous sommes donc obligés de maintenir le licenciement collectif. Si les clients reviennent sur leur décision ou si de nouvelles commandes interviennent, nous pourrons dans un mois - le délai d’attente pour la décision de l’Inspecteur du Travail au sujet des licenciements - conserver 10 à 20 personnes ».

M. Lainé a rappelé également que la situation de l’usine était due à la mauvaise gestion de l’actuelle direction : « Depuis mars 1975, malgré de nombreuses commandes, la productivité horaire n’a cessé d’être mauvaise, loin des moyennes connues il y a 2 ans lorsque la direction avait été confiée à Jean-Charles Vella. Depuis 6 mois, l’usine a accumulé des pertes en raison de cette mauvaise productivité. Si la situation redevient normale, nous devrions rétablir l’équilibre et même augmenter notre capacité de production ».

Par ailleurs, M. Lainé qui reconnaît avoir agi avec impulsion, lors de sa décision de fermer l’usine, s’est montré – malgré tout - « désagréablement surpris de l’attitude des autorités locales, qui ont considéré que les problèmes de la SAPEM n’étaient pas les leurs ».

Interrogé sur les problèmes financiers que pourrait connaître l'entreprise, M. Lainé s’est voulu rassurant : « C’est vrai qu’à la suite de notre dépôt de bilan, il y a deux ans, nous avons passé un concordat sur dix ans pour le remboursement des dettes antérieures. Mais ces remboursements qui doivent débuter l’an prochain sont très acceptables si l’usine tourne normalement ».

Un communiqué de l’équipe de direction mise en cause

A la suite du communiqué de la direction générale de la SAPEM, paru dans notre édition de lundi mettant en cause l’équipe de direction de l’usine de Montmorillon, cette équipe dénonce le côté diffamatoire des propos de la direction générale et tient à apporter quelques précisions :

« Notre seul objectif, comme il l’a été démontré par notre travail fourni, a été de rentabiliser l’entreprise, malgré les problèmes financiers passés et présents. Des promesses nous avaient été faites au moment de l’élaboration du plan de redressement de l’usine. Elles n’ont pas été retenues, nous mettant dans la difficulté de gérer d’une façon rationnelle une entreprise dont l’équipement et la main-d’œuvre permettaient pourtant les plus grands espoirs de rentabilité.

« Les membres de l’équipe de direction de la SAPEM n’ont abusé personne, contrairement à ce qui a été dit, mais se considèrent eux-mêmes abusés par les faux espoirs donnés, il y a un an par la direction générale venue solliciter leurs services.

L’équipe déplore en outre de ne pas avoir été associée à l’entrevue direction - personnel.