0905119/11/1975CHATELLERAULT
La CGT dénonce l’attitude de la CGC qui a déposé une plainte contre 4 syndicalistes à la suite de la séquestration de cadres le 9 octobre à l’usine Bléreau à Cenon. Elle appelle les travailleurs à des débrayages le jeudi 20 novembre, pour se rendre dès 8 h. 45 sur la place du Palais de Justice à l’heure où s’ouvrira le procès.
Ainsi peut se résumer l’esprit de la conférence de presse tenue hier à la Bourse du Travail de Châtellerault, avant le procès de jeudi, par l’UD CGT qui était représentée par M. Jallais.
Ont participé à cette réunion, MM. Merger, secrétaire de l’Union fédérale des cadres CGT, De Smedt, membre du comité exécutif de la métallurgie et Bérody, secrétaire régional. Les deux premiers avaient fait spécialement le voyage de Paris.
M. Merger devait dire que pour lui les intérêts des cadres et des ouvriers sont les mêmes et que l’attitude de la CGC va à l’encontre des luttes à mener face au patronat. Il indiqua que l’Union des Cadres CGT arrive au premier rang des organisations représentatives de cadres en France, d’où l’importance de son union en face des problèmes communs à tous les salariés. Il souhaita qu’une large compréhension s’établisse entre tous ceux qui sont victimes de la situation actuelle et, parlant des séquestrations, il devait indiquer que sur le fond il était contre, mais que « l’intransigeance des patrons ne laisse parfois pas d’autre forme d’action » avant de dire que la liberté des cadres est menacée. Il cita des exemples venant de grandes industries, où l’on demande aux cadres d’avoir vis-à-vis des ouvriers, une attitude très précise et de faire des rapports sur les activités de chacun.
« De tels procédés, dit M. Merger, ne peuvent que contribuer à entretenir un mauvais climat entre cadres et ouvriers et c'est ce que veut le patronat... » A titre d’exemple on cita Bléreau où la situation s’est considérablement détériorée, selon les délégués syndicaux. Plusieurs autres exemples furent alors cités par les participants, qui firent état du récent procès d’Angers fait à des membres du personnel de Soretex qui ont été, pour des faits analogues, condamnés à des amendes et à des peines de prison avec sursis.
Pour MM. Bérody et Jallais, il faut voir dans ces procès, la volonté de réduire les acquis syndicaux et aussi de vider les caisses de la CGT, car les amendes sont très fortes.
Après un rappel des démarches faites, tant auprès du préfet de région, que du procureur de la République, un tract fut remis qui invite les travailleurs à venir demain manifester devant le Palais de Justice.
Des motions de soutien
Plusieurs motions ont été rendues publiques avant ce procès. Nous citerons celle du PC, qui, après avoir dénoncé toute forme d’action qui tend à séparer les travailleurs, « mais condamne sans réserve des séquestrations de cadres », dénonce l’exploitation qui en est faite et appelle tous les travailleurs à exprimer leur solidarité aux 4 militants syndicaux.
De même, nous est parvenue une motion de l’UGFF-CGT qui appelle à la solidarité avec les 4 militants poursuivis.
NDLR : Rappelons que MM. Alain Bourguignon (CGT). Didier Oble, Marcel Faucheux et Jean-Claude Foucret (CFDT), sur citation directe, auront à répondre de séquestration, voies de fait, violences, entrave au libre exercice du droit syndical. Ils comparaîtront jeudi matin à l'audience correctionnelle du tribunal de grande instance.
le 19/03/2023 à 13:49
Source : Centre Presse
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