0905220/11/1975POITIERS
Environ trois cents personnes agents et contrôleurs des Impôts et employés de l’INSEE ont répondu hier au rassemblement organisé sur un plan régional à Poitiers par les organisations syndicales SNADGI (CGT), SNI (CFDT), SCI (FO) et SNUI.
Ce rassemblement et le mouvement de grève qui s’en suivit (près 90 % des personnels titulaires selon les syndicats) entrait dans le cadre de la journée nationale d’action pour « attirer l’attention de l’opinion publique sur l’insuffisance de moyens et de personnels de la Direction générale des Impôts ».
Le rassemblement débuta à 10 heures, place Leclerc. Des délégations des Deux-Sèvres, de la Charente et de la Charente-Maritime gonflèrent les rangs des agents et contrôleurs de Poitiers déjà nombreux. Puis, après distribution des banderoles, un cortège se formait pour se rendre à la Direction régionale des Impôts, rue St-Louis, par les rues Gambetta, Cordeliers, du Marché, de la Regratterie, du Palais et Boncenne. Il s’agissait de porter une motion au directeur général des Impôts.
Sur l’air de « La pêche aux moules »
Tout en défilant les manifestants scandèrent des slogans tels que : « Non à une fiscalité de classe ! », « Des employés, des crédits à la TGI », « Auxiliaires : Titularisation ». On entendit même la chanson « A la pêche aux moules » ; les contrôleurs des impôts refusant dans leur couplet d’aller « à la pêche aux fraudes... ».
Comme le craignait leurs dirigeants, M. Ragus, directeur régional des impôts, fit savoir aux manifestants qu’il refusait de les recevoir s’ils demeuraient stationnés rue Saint-Louis, en leur rappelant qu’en temps normal, il n’avait jamais refusé de recevoir qui que ce soit. S’il y avait une motion à lui remettre, il suffisait de la donner au chef de service qui tenait lieu de négociateur. Les manifestants refusèrent cette procédure. Ils adresseront leur motion par courrier avec accusé de réception.
Et après quelques slogans hostiles au directeur général, les agents et contrôleurs en grève reformèrent le cortège pour se diriger alors vers la préfecture de région. Là, des représentants de chaque formation syndicale furent reçus par le directeur de cabinet du préfet qui prit connaissance de la motion (la même que les agents adresseront à leur direction).
Peu après midi, la manifestation se terminait. Et la dislocation se déroulait dans le calme. Les services des impôts restant cependant très perturbés tout au long de la journée.
La motion
Dans la motion, après avoir rappelé les motifs de leur mécontentement (lire dans notre précédente édition), les agents de la DGI « exigent aujourd’hui avec fermeté la création de 12.000 emplois qui permettraient à la DGI d’être au service du public et non d’apparaître comme une administration essentiellement répressive, dont 394 créations pour les quatre départements du Poitou-Charentes ; le maintien en fonction de tous les auxiliaires et leur titularisation dans les plus brefs délais ; des mesures portant revalorisation des carrières ; le respect et l’extension des droits syndicaux et le respect des règles de fonctionnement des Comités paritaires ».
Un témoignage
Un contrôleur nous confiait hier, qu’il exerçait sa mission sur une zone s’étendant sur 90 km dans la Vienne, de St-Savin à St-Sauvant. Et pour examiner sérieusement les réclamations des contribuables de cette zone, il lui faudrait un minimum de six mois. Les percepteurs chargés des recouvrements ne peuvent laisser plus de deux mois et demi de délai aux contribuables. D’où des conflits permanents. Aussi le contentieux fiscal augmente régulièrement.
le 19/03/2023 à 13:55
Source : Centre Presse
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