0910214/01/1976MONTMORILLON
Le travail au cartonnage reprend ce matin
L’atelier de cartonnage d’Usson-du-Poitou, qui avait fermé ses portes il y a une quinzaine de jours, va démarrer de nouveau ce matin. Il aura de nouveau changé d’appellation et, une nouvelle fois, il apportera l’espoir dans un secteur peu favorisé par l’industrialisation et par conséquent par la création d’emplois. Le démarrage va être prudent : une vingtaine d’employés pour commencer, mais les responsables de cette reprise espèrent bien avec une gestion sérieuse et une ouverture des « créneaux » de fabrication, pouvoir assez rapidement augmenter ce chiffre.
On sait que la société ussonnaise de Cartonnages avait été conduite à déposer son bilan à la fin du mois de novembre dernier. Le tribunal de commerce de Poitiers avant dans un jugement du 1er décembre, prononcé la liquidation des biens, mais autorisé l’entreprise à terminer les commandes en cours (fabrication de boîtes de fromages et divers emballages en carton) jusqu’au 31 décembre. La société ussonnaisse de cartonnages employait alors près de 80 personnes, essentiellement d’ailleurs des femmes, qui furent licenciées à la fin de l’année 1975.
La dite société avait été constituée en juillet-août 74 et elle avait repris en gérance libre la SA « Cartonnerie imprimerie et emballage » d’Usson-du-Poitou, dont le PDG alors était M. Arnaud Lepercq, maire de la commune.
A partir d’aujourd’hui une nouvelle société anonyme reprend la gestion de l’atelier : la SA Cartal.
Elle a pour principal actionnaire, M. Dœuil, président-directeur général de l’entreprise Cartolabor de Chazelles en Charente, entreprise également spécialisée dans la fabrication d’emballages carton et qui actuellement emploie 170 personnes. Cette entreprise a d’ailleurs fait parler d’elle au plan national, puisqu’elle est l’un des exemples les plus frappant de la réussite de la formule charentaise des « usines à la campagne ». C’est l’une également des premières entreprises – la première par sa taille – à avoir mis en route la formule de l’actionnariat ouvriers. Les employés peuvent prendre des actions sur leur entreprise et sont par conséquent intéressés aux bénéfices.
En 1975, l’entreprise Cartolabor a d’ailleurs connu un taux de progression remarquable pour la période : 24,90 pour cent.
Un PDG dans le vent
Il faut dire que son PDG M. Dœuil n’est pas n’importe quel patron. Ami de M. Chavannes, président du directoire de établissements Leroy-Somer, il est l’un des patrons charentais qui ont participé à la rédaction du rapport sur « Les usines à la campagne » et de ceux qui ont nettement influencé le rapport Sudreau sur la réforme de l’entreprise.
Il nous déclarait hier : « J’approuve le rapport Sudreau à 70 pour cent. Et ma conception de l’entreprise est qu’elle constitue un bien de production non héréditaire et non de droit divin. C'est d’ailleurs pour expliquer en particulier cela au personnel et aux habitants d’Usson-du-Poitou que je les invite vendredi soir. Je veux dissiper toute interprétation mauvaise qui pourrait être faite à l’encontre de la nouvelle société ».
La nouvelle société Cartal qui compte actuellement huit actionnaires pour un capital de 200.000 F., proposera au cours des prochains mois, des actions en augmentation de capital à ses employés. Ceux-ci seront pour commencer une vingtaine. M Dœuil espère en élargissant le type de production, pouvoir assez rapidement augmenter les effectifs.
En tout cas, on peut lui donner acte dès maintenant de sa volonté d’aboutir dans la relance de cette affaire, puisque en moins de trois semaines la société Cartal a été constituée et que dès ce matin, l’atelier « du Cormier », à Usson-du-Poitou redémarre.
Gilbert Vergnaud
le 27/03/2023 à 14:40
Source : Centre Presse
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