0911924/01/1976POITIERS
44 salariés au chômage
Cette décision a été annoncée jeudi au personnel… et à la direction
Il y a quelques jours, la CGT attirait l’attention sur la situation des entreprises du Groupe Roffo, dont le PDG est un Suédois, M. Bertil Akesson. Elle invitait alors, dans un communiqué, les ouvriers à se montrer vigilants pour éviter le démantèlement « à leurs frais » de leurs entreprises. Il semble bien aujourd’hui qu’elle ait vu juste. Et même que les événements se précipitent.
En effet, jeudi dernier, M. Rossi, directeur d’une entreprise de Noisy-le-Grand, appartenant personnellement à M. Akesson, mais non au groupe Roffo, venait à Jaunay-Clan annoncer à la direction de l’atelier comme aux quarante-cinq employés, la fermeture prochaine de l’établissement. Motif invoqué : 15.000.000 de francs de déficit pour le groupement Roffo - Jaunay-Clan ».
Cette fermeture pourrait devenir effective dans le courant du mois de février. Les décisions de licenciement du personnel seraient prises au début de la semaine prochaine, quand le PDG de Roffo sera revenu d’un voyage au Pérou.
Ce n’est certes pas la première fois que l’on parle de la fermeture de cette entreprise de Jaunay-Clan qui a connu bien des vicissitudes depuis cinq ans. Les établissements Plast avaient laissé la place à ce moment-là à l’Européenne Promotionnelle qui, en 1973, passait la main à Roffo. Deux ans plus tard, c’est-à-dire au printemps 75, les affaires n’allaient toujours pas fort. On parla alors de fermeture prochaine. Puis, la nomination d’un nouveau directeur qui réorganisa le service commercial et développa la fabrication (des gadgets publicitaires et des enseignes lumineuses en matière plastique) permit un certain redressement au point que les commandes sont toujours importantes et pourraient occuper largement l’effectif actuel.
Mais les gestions sont faites directement de Paris par le Groupe Roffo. Et comme celui-ci connait de graves difficultés (dépôt de bilan en septembre dernier de l’usine C.D. de Sens, réduction des horaires à 28 heures par semaine à Roffo - St-Pierre-d'Exideuil, dans la Vienne près de Civray, licenciement de 70 personnes il y a quelques mois chez Culturmotor-Roffo à Mirebeau), les factures des fournisseurs ne sont plus honorées. Jusqu’à la paie des ouvriers qui devient problématique.
A Jaunay-Clan, le directeur a dû aller lui-même chercher récemment l’argent pour les salaires de décembre ; les premiers chèques envoyés étaient refusés par les banques. Un journal économique a même pu écrire il y a quelques jours que « les actions du Groupe Roffo ne valaient plus rien » ; elles ont perdu les trois-quarts de leur valeur initiale.
C'est donc la plus grande incertitude pour la quarantaine de travailleurs de chez Roffo - Jaunay-Clan. Ceux-ci vont d’ailleurs demander une intervention efficace les pouvoirs publics auprès de M. Akesson pour qu’une solution, autre que la fermeture de l’atelier, soit trouvée.
Le conseil général de la Vienne est par ailleurs saisi d’une demande d'aide « à l’industrialisation » émanant toujours de M. Akesson.
Gilbert Vergnaud
le 27/03/2023 à 15:27
Source : Centre Presse
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