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0922602/04/1976MONTMORILLON

LE CONSEIL MUNICIPAL ET LA SAPEM

Dans notre dernière édition, nous avons donné les grandes lignes du débat de la réunion extraordinaire tenue mercredi soir par le Conseil municipal montmorillonnais concernant le licenciement des 52 employés de la SAPEM implantée depuis 1970 sur la zone industrielle de la route de La Trimouille.

L’historique de l’affaire

Maire-adjoint de Montmorillon, M. Jean Bidaux, qui, avec beaucoup de dévouement a mené les transactions tant avec l’ex-patron, le syndic de faillite et le personnel licencié, devait faire l’historique du problème, en rappelant les différentes phases évolutives :

- Première liquidation en février 1974 et nomination d’un syndic Me Barrau-Le Foll ; concordat à 100 %, reconduit par la suite.

Puis licenciement du directeur, M Flamand (grève du personnel pour conserver son directeur) et intervention discrète de la municipalité dans ce problème intérieur.

Rebondissement de l’affaire en mars 1976, avec le jeudi 18, une demande d’audience du comité d’entreprise auprès de la municipalité.

M. Jean Bidaux donnait alors dans leur détail les diverses interventions de la municipalité auprès des organismes de tutelle, sous-préfecture, préfecture, délégation régionale, CODEV.

Le maire-adjoint citait une réflexion d’un responsable de la CODEV : « tant que la famille Lainé sera dans cette affaire, il est impossible que cela puisse « tourner ». Il faudrait que ces gens se décident à céder l’usine pour que cette dernière puisse redémarrer sur des bases solides ».

M. Bidaux poursuivait alors le déroulement chronologique de toutes les entrevues effectuées par les responsables municipaux.

M. Villerger intervenait alors pour préciser que tout le Conseil était conscient de ce grave problème et s’intéressait à cette affaire, s’élevant contre les prises de position de l’union de la gauche.

M. Lamachère, conseiller de l’union de la gauche, précisait : « Si nous avions été tenus au courant des problèmes par la municipalité, nous aurions pu en discuter, mais ce ne fut pas le cas, ce qui explique et justifie notre attitude ».

M. Bidaux : « Ne revenons pas en arrière ; le but c’est que tout le monde tire sur la même ficelle afin que l’usine puisse redémarrer au plus vite ».

M. Bidaux rend compte d’un entretien téléphonique avec le syndic mercredi matin, ce dernier indiquant qu’un acquéreur, M. Desbanc (Novalux France), faisant partie du holding Philips Hollande, était sur les rangs et que le dossier allait lui être transmis.

Le problème financier

Abordant alors le problème de propriété, M. Bidaux donnait la parole à M. J. Pinaud qui expliquait dans le détail le problème financier de la construction.

Le cout total de l’opération a été de 841.529 F. La commune de Montmorillon a bénéficié de l’aide départementale à l’industrialisation qui « couvrait » sous forme de subvention 75 % hors taxe du montant des travaux. Les 25 % restant étant payés par l’industriel au cours de la première année, le solde remboursable en 15 ans, avec un différé de 3 ans. Les deux premières annuités décembre 74 et 75 ont été normalement payées, mais il reste à ce jour une somme totale de 447.000 F à devoir.

La ville a d’ailleurs, selon les diverses clauses du contrat toutes garanties financières.

M. Lamachère précisait : « Cette réunion s’est tenue à notre initiative et nous venons d’être « noircis ». Nous tenons à nous expliquer : « Vous avez fait des efforts certains pour que les 52 licenciés ne souffrent pas de ce malaise ; nous aurions aimé être tenus au courant, ce qui aurait évité nos interventions et les lettres ouvertes, car notre but est que les ouvriers retrouvent leur travail au plus vite ».

Le conseiller de la gauche se félicite alors de la maturité syndicale étonnante de jeunes ouvriers pour défendre dans le calme leur outil de travail.

M. Bidaux s’explique sur la convocation du Conseil en commission générale s’attribuant « l’oubli » d’une séance publique qui, dans son esprit constituait la suite normale : « Je ne doute pas que vos intentions soient bonnes, mais on a déploré votre attitude politique. Le maximum a été fait et sera encore fait ».

M. Gerbaud intervient : « Le mot « politique » est à mon sens un peu trop souvent employé et si vous considérez que de défendre des ouvriers licenciés c’est faire de la politique, où sommes-nous partis ».

Le conseiller de l’Union de la gauche demande alors la mise aux voix de deux motions, l’une de l’Union locale CGT, l’autre du Comité de soutien (…).

Quelques paroles acerbes sont alors échangées sur les termes de la motion entre MM. Gerbaud, Joubert et Mazalerey.

Avant de lever la séance, M. Bidaux indique que le Conseil municipal se réunira prochainement pour suivre cette affaire, dès que des éléments nouveaux interviendront.

Jeudi matin, la municipalité devait intervenir auprès du syndic, Me Barrau-Le Foll afin que les chèques de paiement du personnel soient versés dans les meilleurs délais.

 

 

le 02/04/2023 à 18:39

Source : Centre Presse

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