0924115/04/1976POITIERS
A chaque jour sa manifestation. Après les étudiants et lycéens - avant leur retour cet après-midi avec les enseignants - et après les métallos, c’était hier le tour des personnels du ministère des Finances à descendre dans la rue.
Ils furent près de trois cents agents du Trésor, des Impôts, des Douanes, du Contrôle des prix et des statistiques, venus de l’ensemble de la région du Poitou-Charentes, défiler hier matin, de la place Leclerc à la préfecture avec détour devant la Direction régionale des Services financiers, la direction des Douanes, la trésorerie principale et l’INSEE.
Les manifestants dont les revendications essentielles sont contenues dans une motion déposée à la préfecture ont distribué des tracts destinés à informer le public.
Sur ces tracts, on pouvait lire notamment : « que les revenus du travail sont vérifiés tous les ans, alors que les résultats des entreprises ne le sont en moyenne que tous les treize ans, que la protection douanière est devenue symbolique tant dans le domaine du commerce extérieur qu’à l’égard de la fuite des capitaux, que le contrôle des prix est inefficace par ce qu’il ne s’exerce pas sur les prix à la production des grandes sociétés et que faute d’effectifs, il est dérisoire sur les prix à la consommation, et que plus de 20.000 employés ne sont pas titulaires ».
Cette manifestation entrait dans le cadre d’une journée nationale d’action se traduisant par une grève de 24 heures. Selon les délégués syndicaux, la participation à la grève fut forte, notamment aux Impôts, où selon eux on atteignait les 80 % de grévistes.
La motion
La motion déposée à la préfecture et signée par les syndicats CFDT, CGT, FO et SNUI fut la suivante :
« Les personnels des Administrations Financières de la région Poitou-Charentes :
« - dénoncent le refus du gouvernement et du ministre Fourcade d’engager des discussions sérieuses sur leurs revendications et la répression opposée aux personnels en lutte qui constituent un véritable défi aux agents de tous grades ;
« - refusent l’austérité à sens unique qui se traduit par le recours exclusif à l’indice INSEE comme instrument de l’évolution des prix et des salaires, qui accroît le déclassement de la Fonction publique ; la dégradation des conditions de travail et la qualité du Service public ;
« - exigent l’ouverture de discussions responsables concernant : les conditions de travail, les effectifs, les non-titulaires (création des 23.000 emplois manquants au niveau du ministère, arrêt de tout licenciement et titularisation rapide des auxiliaires), 40 heures hebdomadaire ; le minimum de rémunération (acompte uniforme immédiat de 300 F soumis à retenue pour pension, à valoir sur une remise en ordre des rémunérations, 2.000 F minimum) ; les revalorisations catégorielles, la refonte de la grille indiciaire ; les primes (3 mois de traitement minimum, soumis à retenue pour pension) ; les services sociaux ; le respect et l'extension des droits syndicaux.
« - Expriment leur volonté de poursuivre l’action sous les formes appropriées jusqu’à l’examen et la satisfaction de leurs revendications ».
le 03/04/2023 à 08:14
Source : Centre Presse
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