0927304/05/1976POITIERS
Les administrateurs CGT des caisses d'Allocations familiales, de Sécurité sociale et de l’Union de recouvrement (URSSAF) n’iront pas siéger durant trois mois dans les différents conseils d’Administration pour protester contre le « bilan catastrophique depuis huit ans de gestion patronale », à la suite des ordonnances d’août 67.
Cette action a débuté hier matin, alors que se déroulait justement une réunion du Conseil d’administration de l’URSSAF.
Les trois administrateurs CGT de cet organisme, Mme Josette Tison, MM. Francis Martin et Gérard Collet, après avoir informé par des tracts le personnel des organismes sociaux des raisons de leur refus de siéger, ont tenu en fin de matinée une conférence de presse.
Avec les chiffres officiels de 1974, ils ont tout d’abord indiqué que le déficit était dû à des charges indues (23 milliards de francs), à la non-participation de l’État à la dette patronale (6 milliards) et au chômage (5 milliards), ainsi qu’à la multiplication des accidents de travail (2.641 accidents mortels en 1974, la population de Lusignan) qui ont occasionné 31.628.179 journées de travail perdues par incapacité en France dans l’année
Des panneaux résument cette situation, ils seront présentés aux assurés sociaux et commentés lors de la tenue du prochain Conseil d’administration de la Caisse Primaire de Sécurité sociale, dans les locaux de Touffenet.
Pour la CGT, « le Pouvoir et le patronat ont poursuivi et aggravé la dégradation des prestations et le démantèlement du régime général. On a assisté à une augmentation des cotisations et à des restrictions des remboursements et prestations ».
Enfin, la CGT déclare :
« Malgré toutes nos protestations, les Conseils d’administration perdent leurs pouvoirs. La direction réelle de la Sécurité sociale est au niveau ministériel et du Conseil national du patronat français ».
Paritaires, les Conseils d’administration sont composés des représentants du patronat (CNPF : 9 membres) et des représentants des salariés (CGT : 3 ; FO : 2 ; CFDT : 2 ; CGC : 1 ; CFTC : 1). Mais cette parité est battue en brèche, selon la CGT par le fait que les représentants de la CGC, de la CFTC et de FO votent régulièrement avec les représentants du patronat. Et, pour preuve, la CGT cite la répartition des présidences et vice-présidences dans les trois caisses de la Vienne : Caisse primaire : président, CNPF ; vice-président FO ; URSSAF, président FO ; vice-président, CNPF ; CAF, président CFTC ; vice-président CNPF.
L’action entreprise hier dans la Vienne doit être menée au plan national par la CGT.
le 03/04/2023 à 17:11
Source : Centre Presse
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