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0092315/03/1915POITIERS

LA PRESSE POITEVINE

Le « Coq Gaulois »

La guerre, qui touche à tout et à tous, n’a pas manqué d’agir sur la presse poitevine. A peine les premières rafales de shrapnells ont-elles balayé la frontière que la chute des feuilles s’est annoncés à Poitiers.

Le « Démocrate » que Démos dirigeait et rédigeait avec un entrain digne, peut-être, d’une meilleure cause, a annoncé sa disparition.

Trois petits « Echos » s’étaient éveillés récemment au sein de la cité poitevine, « l’Echo de St Hilaire » le tout premier, suivi de près par « l’Echo de St Porchaire » et « l’Echo de Notre-Dame ». Les trois « Echos » se sont tus le même jour.

 Le « Socialiste » après avoir annoncé sa disparition, au moins pendant la guerre, a disparu en effet, puis il est ressuscité. On annonce une éclipse nouvelle son directeur étant mobilisé.

Le « Courrier de la Vienne », le « Journal de l’Ouest » et « l’Avenir » ont, si j’ose dire, serré la ceinture d’un cran et n’ont plus paru que sur une feuille.

Sur la jonchée des feuilles mortes ou simplement anémiées s’est dressé sur ses jeunes ergots le « Coq Gaulois », revue hebdomadaire publiée au profit des blessés par un groupe d’élèves du lycée.

Ce petit Chantecler poitevin assurément n’a pas une voix de bronze. Il n’a pas enfermé dans sa gorge des résonances bien tumultueuses, non plus que des tons de tonnerre de Brest, mais c’est un brave petit Coq dont le cocorico patriotique fait plaisir à entendre.

Deux professeurs M. Moreau en pantalon rouge de sergent batailleur et à grosse moustache conquérante et M. Cointe, se sont dévoués. Ils ont pris l’un la direction-rédaction, l’autre la gérance de la revuette. S’ils laissent passer parfois des vers qui s’en vont un peu boitillant, c’est que le sentiment patriotique qui les anime est si sincère et si ardent.

On ne saurait reprocher au « Coq Gaulois » la monotonie de son chant : il s’étend sur plusieurs gammes, depuis la base profonde, grave comme le grondement d’un obusier autrichien jusqu’aux hautes contre du 75 et du sifflement des balles Lebel. La petite revue donne à ses lecteurs des causeries, des lettres venues du front, écrites pour eux, des petites poésies, des nouvelles, une scie en prose, bref, c’est la variété même.

Et tout cela, saluez ! Pour 8 sous par mois !!!

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le 04/05/2020 à 15:40

Source : L'Avenir de la Vienne

presse, journal, revue

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