0937508/10/1976VIENNE
La journée nationale de grève et de manifestations contre le plan d’austérité du gouvernement lancée par les syndicats CGT, CFDT et FEN, a connu hier à Poitiers une grande ampleur. La manifestation de la matinée réunissant plusieurs milliers de participants, débutait par un rassemblement, à 10 heures, sur la promenade des Cours. Vers 10 h 30, le cortège, s'étendant sur près d’un kilomètre, commençait sa lente progression vers le centre-ville, progression ponctuée de slogans contre le plan Barre et la politique d'austérité et de distributions de tracts. Après avoir emprunté le boulevard Anatole-France et une partie de la rue Jean-Jaurès, les manifestants bifurquaient en direction du Marché, par la rue Arsène-Orillard et la Grand’Rue, créant alors un embouteillage.
C’est ensuite par les rues piétonnes que le long cortège arrivait sur la place Leclerc, qu’il contournait avant de se rendre, après avoir fait un détour par la rue Carnot et la rue Magenta, sur la place de la Préfecture.
M. Martin, de la CGT, prenait alors la parole au nom des trois organisations syndicales. « La CGT, la CFDT et la FEN 86 se félicitent de la présence aux côtés des travailleurs des partis de gauche au moment où pouvoir et patronat lancent une attaque de grande envergure contre les conditions de vie des salariés, jusqu’aux travailleurs aux revenus les plus modestes ».
Considérant cette journée du 7 octobre comme « une étape importante d’une bataille de grande envergure », il déclarait que celle-ci « doit servir de tremplin, afin de donner au rassemblement régional du 23 octobre l’ampleur et le retentissement qu’exige l’importance du problème posé pour la jeunesse : le droit de vivre et de travailler ».
7.000 ou 3.000 ?
Sept mille selon les syndicats, trois mille selon les services officiels : tels sont les chiffres donnés sur la participation à la manifestation d’hier. Deux chiffres qui, s’ils sont différents, n’en donnent pas moins un aperçu de l’importance du mouvement.
Chez les enseignants, les syndicats relèvent un pourcentage de 90 % de grévistes dans le primaire et de 85 % dans le secondaire.
Pour les employés de bureau : 30 à 40 % selon les syndicats, 16 % selon les services officiels.
PTT, EDF, SNCF : 70 % de grévistes selon les syndicats, 55 % selon les services officiels.
Métallurgie : Sur 10.000 « métallos » travaillant dans le département, les grévistes sont estimés à 60 % par les syndicats et à 45 % par les services officiels.
Le Livre : 80 % de grévistes pour les syndicats, 70 % pour les services officiels.
Les services publics (hôpitaux, communaux, etc ... ) : 60 % pour les syndicats et 50 % pour les services officiels.
MSA et CPAM : 50 % de grévistes selon les syndicats.
Le Bois : 80 % de grévistes selon les syndicats sur l’ensemble du département.
Enfin, pour les syndicats, si la participation au mouvement de grève s’est accentuée dans le secteur privé et dans les petites entreprises, ils relèvent d’autre part que, pour la première fois, des entreprises comme Télémécanique, FMP et Otis participaient à un mouvement de grève.
Un Communiqué commun
A l’issue de cette journée de manifestation, dans un communiqué co-signé par la FEN, la CGT et la CFDT, ceux-ci se félicitent de la participation massive des travailleurs, stigmatisent la déclaration de M. Stoléru, mercredi soir, à la télévision régionale (« une véritable agression contre les organisations syndicales et le droit de grève ») et s’insurgent contre le plan Barre, en déclarant notamment :
« La mise en application du plan Barre se traduirait pour notre pays par des difficultés économiques accrues, par une régression sans précédent du niveau de vie des travailleurs et par le développement du chômage.
« Lutter contre le plan Barre, c’est lutter pour l’intérêt national.
« La CFDT, la FEN et la CGT réaffirment leur volonté de voir ouvrir de véritables négociations qui permettent d’apporter les solutions qui s’imposent aux revendications des différentes catégories de travailleurs et qui constituent la plate-forme qui les a mobilisés aujourd’hui.
« La FEN, la CGT et la CFDT appellent leurs adhérents a multiplier et à développer dans toutes les entreprises et services publics les actions sous les formes les plus diverses tout au long du débat parlementaire. Elles les appellent à préparer dès maintenant le succès du rassemblement régional du 23 octobre pour les jeunes et l’emploi, le droit de vivre et de travailler ».
le 17/04/2023 à 14:05
Source : Centre Presse
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