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0093107/06/1915VIENNE

NOTES ECONOMIQUES — LES CARRIÈRES

LA VIENNE ET LES RECONSTRUCTIONS URBAINES

La Chambre des députés vient de voter le projet de reconstruction et d’embellissements des cités et des villages qui auront été détruits par les batailles et les bombardements au cours de la guerre. (...)

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Il existe dans le département de la Vienne d’innombrables carrières 998 seulement sont en activité. Elles se divisent en 73 carrières souterraines occupant environ 300 ouvriers et 925 carrières à ciel ouvert occupant 2.000 personnes.

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Voici le résumé de la production des carrières de la Vienne en 1912, il donne une idée de la capacité productive sur laquelle on peut se baser :

                                          mètres cubes      valeur francs
Pierres de taille dures                 40.000           1 400.000
Pierres de taille tendres              13.000              130.000
Moëllons                                  105.000              282.000
Chaux, ciments                          36.000              432.000
Sables, grès, empierrements     200.000              500.000
Glaise, terre à gazette                15.000                60.000
Marnes                                      40.000               40.000

Soit un total de 440.000 mètres cubes d’un poids de 655.200 tonnes représentant une valeur de 2.844.500 francs.

En 1913 c’est à 3.023.000 francs que s’est élevée la valeur totale de la production de nos carrières poitevines par suite d’un rendement plus fort dans les moellons (110.000 mètres cubes) dans les sables et empierrements (240.000 mètres cubes)et d’une légère augmentation des prix qu’il faut voir ainsi (prix au mètre cube) : pierre de taille dure, 35 fr. ; tendre, 10 fr.; moellons calcaires 4fr. ; moellons tuffeau, 1fr. 50 ; chaux et ciments 12 fr. ; sables et empierrements, 2fr. 50;terre à gazette, 4 fr. ; marnes, 1fr.

Les carrières souterraines importantes de calcaire jurassique dure sont situées sur la commune de Migné et elles sont exploitées par trois grandes sociétés et quelques petits propriétaires.

Ces diverses sociétés possèdent aussi les plus grandes carrières à ciel ouvert de pierres de construction ou de sculpture du calcaire jurassique, système colithique, situées dans les communes de Chauvigny, de Lavoux et de Tercé. Les blocs sortis de des carrières sont expédiés dans toute la France, voire même à l’étranger.

Les carrières de tuffeau s’étendent toutes au nord de Poitiers, de Châtellerault et même de Loudun. On voit les plus importantes exploitations souterraines à Antoigné de Châtellerault, aux Roches de Princay, à Loudun, etc. Enfin des carrières plus ou moins en activité et dont beaucoup pourraient fournir une production double ou triple existent à Poitiers, Chasseneuil, Buxerolles, Vaux, Surin, Adrier, Saint-Pierre-les-Églises, Lésigny, les Trois Moutiers, Verue, Vélèches, etc sans compter des centaines de gisements inexploités.

Les argiles qui existent abondamment sur une infinité de points des plateaux, ont donné naissance à plus de 150 fours qui, pour la plupart cuisent à la fois de la chaux, des tuiles et des briques. (…)

Le ciment est fabriqué à Poitiers dans quatre maisons et une importante usine est installée près de la carrière souterraine des Bellays, commune des Ormes ; cette carrière est éclairée à l’électricité.

L’industrie de la céramique du bâtiment s’est développée chez nous : on trouve des fabriques de carreaux et de briques de Poitiers, Saint-Julien, Queaux (briques et tuiles) ; les poteries et fabriques de tuyaux de Buxeuil, de nombreuses tuileries à Genouillé, Saint-Rémy, Sanxay, Saint-Pierre-de-Maillé, Saint-Pierre-les-Églises, Saint-Germain, etc.

Nous avons parlé des industries du bois, n’oublions pas nos importantes scieries et fabriques de parquet de Poitiers, Chauvigny, Mazerolles, Châtellerault (4), (…)

Il est vrai que la construction moderne emploie le fer pour les charpentes. Là, notre département est dans un état incontestable d’infériorité. Néanmoins nous pourrions, nous devrions même avoir de nombreuses fonderies et forges puisque des gisements de minerai existent sur divers points du territoire de la Vienne, mais ils sont peu ou point exploités. (...)

Les principaux gisements sont ceux du voisinage de la Trimouille, de Verrières et du Vigeant ; mais il en est beaucoup d’autres qui sont négligés. Le plus riche de ces minerais contient 40 pour 100 de fer, le moins riche 20 à 25 seulement. Les minerais alimentent actuellement cinq fonderies de 2e fusion avec six cubilots. En 1913 les cinq usines métallurgiques de la Vienne ont produit 500 tonnes de fonte d’une valeur approximative de 150.000 francs.

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René Perlat

 

 

le 04/05/2020 à 16:58

Source : L'Avenir de la Vienne

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