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335 travailleurs menacés
La CGT appelle à un rassemblement du personnel

Trois cent trente-cinq ouvriers et employés de l’Électricité et Chauffage Industriels de l’Ouest, société anonyme au capital de 514 140 francs, dont le siège social est à Poitiers 27, boulevard du Grand-Cerf, et les bureaux 27 rue Thibaudeau, sont menacés dans leur emploi. Chacun d’entre eux a reçu ces jours derniers, de la direction de l’entreprise, la lettre suivante :

« Notre entreprise connaît actuellement de très graves difficultés qui vont l’amener très certainement à déposer son bilan à bref délai, ce qui n’entrainera pas forcément l’arrêt des activités.

« C’est pourquoi, afin d’assurer le maintien des activités et de l’emploi, des pourparlers sont actuellement en cours qui permettraient d’espérer qu’une solution d’ensemble pourra être rapidement trouvée.

« Il est bien évident que ces pourparlers n’aboutiront favorablement que si tous les salariés d’ECIO continuent normalement l’exécution des tâches qui leur sont données, car il est essentiel qu’aucun chantier ne soit arrêté.

« Quelle que soit l’issue des pourparlers en cours, le paiement des salaires est d’ores et déjà assuré et les salariés ne doivent avoir à ce sujet aucune inquiétude.

« Nous vous prions d'agréer ... »

Un carnet de commandes bien rempli

ECIO (Electricité et Chauffage Industriels de l’Ouest), qui est dirigée par M. Bernard Coignet, fils du fondateur, a des succursales à Poilly-lès-Gien, dans le Loiret, à Guéret, dans la Creuse, à Corbigny, dans la Nièvre, à La Lande-de-Pomerol, en Gironde, à Angers, en Maine-et-Loire, à Brive, en Corrèze.

Elle comporte deux départements d’activités : un département électricité qui englobe la construction de lignes électriques aériennes et souterraines, les postes de transformation de toute importance, les applications industrielles de l’électricité : installations électriques de bâtiments et locaux publics, Hôpitaux, théâtres cliniques, hôtels, groupes de locaux d’habitation, équipement complet d’usines de toutes importances, centrales électriques, grands postes de transformation, branche de l’industrie alimentaire : silos, laiteries coopératives agricoles, tableaux de commande automatique ; et un département chauffage, s’adressant aux installations industrielles, bâtiments HLM, pavillons, grosses chaufferies, avec tout ce que cela comporte : rayonnement ventilation, climatisation, plomberie, sanitaire, etc...

L'activité de l’ECIO s’exerçait sur une partie importante de l’hexagone, où ses 335 ouvriers et employés avaient leurs activités.

La société dispose encore d’un carnet de commandes bien rempli.

Rassemblement des travailleurs aujourd'hui

Depuis plusieurs semaines déjà, on percevait au sein de l’entreprise des difficultés extrêmement importantes, le Comité d’entreprise a été informé par les responsables. La lettre adressée le 16 octobre est venue, hélas, confirmer ce que chacun appréhendait. Le Comité d’entreprise, qui s’est réuni lundi après-midi, a été informé que le dépôt de bilan devant le tribunal de commerce pourrait intervenir lundi prochain, si une solution financière n’est pas trouvée au problème posé. On n’a en effet pas encore perdu l’espoir d’aboutir à une telle solution.

On comprend l’angoisse du personnel qui se voit menacé à terme dans son emploi ; bien que la possibilité d’une reprise par une autre société ait été évoquée verbalement et dans la lettre adressée, sans que pour autant une affirmation positive puisse être donnée.

Aussi, le syndicat CGT « ECIO-SFME », dans un tract qu’il a fait largement diffuser dans les succursales de l’entreprise, invite le personnel, ouvriers, employés, cadres, de ses annexes, à se joindre à celui de Poitiers aujourd’hui mercredi 20 octobre, à 10 h, à la Bourse du Travail où, au cours d’une réunion, il sera procédé à un examen de la situation. Il est également prévu que les travailleurs se rendront à l’inspection du Travail et à la préfecture.