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0947806/01/1977LENCLOITRE

Me RIVAILLON SAISI PAR LA CGT POUR DÉFENDRE LES OUVRIÈRES

L’affaire de la conserverie

Une importante réunion s’est tenue mardi soir, dans une petite salle attenante à la mairie de Lencloître. A l’appel de l’Union locale CGT, les travailleuses en chômage de la conserverie Foucteau, sont venues, une nouvelle fois, exposer leurs doléances, en présence de MM. Carrère et Lucas de la CGT ; de M. Chotard, délégué syndical auprès des prud’hommes ; de Mmes Luneau et Gourdon, représentantes de la CGT et du CE à la conserverie et surtout en présence de Maître Rivaillon, avocat du Barreau de Poitiers, chargé par la CGT de défendre les intérêts des licenciées.

Un bref historique

Maitre Rivaillon demandait dans un premier temps, qu’on lui rappelle les faits :

Invoquant la sécheresse, M. Morisset, gérant de la conserverie annonçait à la fin du mois de septembre dernier, la décision de mettre le personnel en chômage technique pour une durée de trois à quatre mois. Quelque 80 personnes étaient concernées par cette décision. Par ailleurs, la direction déposait auprès de la Direction départementale du Travail et de la Main-d’Œuvre, 28 demandes de licenciements.

Le 8 octobre, MM. Morisset et Charron (principal actionnaire de la conserverie) annonçaient officiellement la mise en vente de la conserverie du Val de l’Envigne. De multiples démarches étaient tentées par les parties en cause et la direction de l’entreprise était reçue le 17 octobre par M. le sous-préfet Bèze, en présence du général Pierre, maire de Lencloître.

Les employées de l’entreprise, bien décidées à se défendre, faisaient succéder les réunions aux manifestations, tant et si bien qu’une réunion extraordinaire du Conseil municipal était décidée pour le mardi 28 octobre.

Après un débat animé, le Conseil municipal décidait d’apporter son soutien sans réserve au personnel de la Conserverie du Val de l’Envigne. Le 12 novembre, la conserverie fermait ses portes, ne gardant que six employées.

Dix-huit travailleuses étaient licenciées, et la majorité du personnel restant était placée sous le régime du chômage partiel.

Les ressources des travailleuses

Pour les dix-huit employées licenciées, pas ou peu de problèmes. Placées dans le contexte d’un « licenciement pour cause économique », les travailleuses bénéficient de 90 pour cent du montant de leur salaire, pendant une durée d’un an.

Pour la soixantaine de personnes soumises au régime « du chômage partiel », l’avenir apparaît moins rose. Dans un premier temps, les travailleuses ont reçu deux quatorzaines de salaires, ce qui les amenait au milieu du mois de décembre, sans encore trop de problèmes.

Mais au seuil des fêtes de fin d’année, la situation s’aggravait brusquement, puisque ce personnel ne pouvait plus compter, à partir de ce moment, que sur 45 pour cent du salaire mensuel moyen. Quand on est en hiver, qu’il faut payer le chauffage, que le jardin ne produit pas de légumes, cela peut présenter quelques problèmes.

D’autre part, ces travailleuses ayant été inscrites à l’Agence nationale pour l’Emploi en qualité de demandeuses d’emploi, certaines d’entre elles ont reçu des propositions de travail.

Mais que faire ? Accepter un emploi dans une autre entreprise ? Et si la conserverie décidait la reprise du travail ? Selon certaines rumeurs, cette possibilité pourrait être envisagée pour le 1er mai.

Tout est lié à la construction de la station d’épuration

En fait, il semble que l’on ne puisse parler d’avenir qu’à une seule condition : la construction d’une station d’épuration. Celle-ci étant à la base de l’affaire et la condition « sine qua non » d’un travail en continu sur une année entière.

La direction de la conserverie déjà condamnée pour pollution, ne peut plus se permettre de travailler à grande échelle sans station d’épuration. La construction d’une telle station a déjà été envisagée, la municipalité couvrant les deux-tiers de la dépense et la conserverie le reste.

Malheureusement prétextant l’exiguïté du projet la direction de la conserverie a préféré ne pas s’engager dans un investissement qu’elle jugeait inutile. Tout est lié à la construction de cette station d’épuration à condition qu’elle soit prévue d’une assez grande capacité, pour permettre un accroissement de la production.

Des vérifications

Pour l’instant, Me Rivaillon aura fort à faire pour démêler l’écheveau quasi inextricable du dossier de la conserverie du Val de l’Envigne, que lui confie la CGT. Chaque cas est un cas particulier.

A la suite de certaines erreurs constatées à la lecture des feuilles de paie des licenciées et des travailleuses réduites au « chômage partiel » il apparaît que quelques maladresses se sont glissées dans l’établissement des dites feuilles de paie.

Dans un premier temps, les membres du Comité d’entreprise vont provoquer une réunion extraordinaire du comité, pour demander la nomination d’un expert comptable agréé qui sera chargé de vérifier si les difficultés évoquées par l’entreprise sont réelles (sécheresse).

Par ailleurs, d’autres anomalies ayant été constatées, toutes les feuilles de paie seront vérifiées. Enfin, cet expert pourra constater au vu des livres de compte si la conserverie du Val de l’Envigne est une entreprise viable ou pas.

L’affaire est loin d’être terminée.

 

 

le 24/04/2023 à 17:41

Source : Centre Presse

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