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A l’issue de la réunion et au moment où les assistants quittaient la salle il s’est produit un incident qui ne fait pas grand honneur à ceux qui l’ont provoqué.

M. Boucherie, causant avec M. Guillon et quelques uns de ses amis, leur disait très tranquillement qu’au moment de la contre épreuve ils auraient pu montrer par leur vote qu’ils étaient opposés à l’ordre du jour adopté par les commerçants.

M. Limousin, qui se trouvait dans le groupe, répondit à M. Boucherie que si lui, pas plus que ses amis, n’avait cru devoir protester c’est tout simplement parce que, si la réunion était publique et les portes ouvertes à tout le monde, en principe les commerçants seuls avaient été invités à prendre part à la discussion et à émettre un avis quelconque.

Il semble qu’en la circonstance, M. Limousin venu à la réunion en qualité de gérant de l’Eclaireur, émettait un avis fort juste.

Ce ne fut pas l’avis de trois ou quatre assistants dont nous regrettons de ne pas connaître les noms pour indiquer plus clairement le manque de tact dont ils ont fait preuve en la circonstance.

M. Limousin, en effet, avait à peine fini de parler que ces intransigeants sans même savoir exactement ce qu’il venait de dire, commencèrent à le houspiller, puis quelques-uns l’insultèrent assez grossièrement et d’autres le menacèrent continuant jusque sur la place d’Armes à prodiguer des insultes à un homme qui ne leur avait rien dit, qui n’avait émis aucune opinion, ce qui leur enlevait l’excuse que comporte parfois, en des circonstances analogues, l’échauffement d’une discussion.

Les membres de la presse qui se trouvaient là sont intervenus dans toute la mesure du possible pour faire cesser cette stupide querelle faite à un de leurs confrères.

On ne peut que blâmer une fois de plus les auteurs de cet incident car, en somme, les injures ne prouvent guère que la mauvaise éducation de ceux qui les lancent si, en tout cas, on peut trouver une façon plus intelligente et plus efficace de plaider se cause auprès de ceux qui ne sont pas entièrement de votre avis.