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Un cortège imposant qui, durant deux heures d’horloge, a défilé dans les rues de la ville, un rassemblement place de la préfecture et trois allocutions ont constitué hier matin l’essentiel de la manifestation de la journée de grève nationale à Poitiers. C’est sans doute la plus importante manifestation vue depuis 1968 avec son cortège long d’un bon kilomètre. Comme prévu le rassemblement s’est opéré à Blossac où ont convergé les différents groupes syndicaux ou professionnels.

En tête du cortège se trouvaient les responsables des divers syndicats CGT, FEN et CFTC et des partis politiques de gauche pendant que chaque groupe de participants était porteur d’une banderole où on pouvait lire un slogan, le plus souvent hostile au plan Barre. Demande du plein emploi, travail pour les jeunes, étaient les arguments les plus communément employés. C’était d’ailleurs la raison même de cette journée qui s’est déroulée dans l’ordre et le calme, sans le moindre incident. Trois orateurs ont pris la parole en fin de matinée, MM. Plaçais pour la CFDT, Veylit pour la FEN et Martin pour la CGT.

Les uns et les autres ont développé les raisons de cette journée « Venant après les actions antérieures, s’inscrivant dans une montée générale des luttes dans tous les secteurs « comme l’a dit M. Veylit en condamnant la politique de chômage, luttant à la fois contre le plan Barre et la réforme Haby » et rappelant que « dans ces conditions l’unité syndicale de lutte la plus large est nécessaire pour s’imposer » et de conclure : « Nous sommes dans une situation sociale nouvelle, en raison du changement important du rapport de forces ».

Indiquant que lors de son voyage en Poitou, M. Barre va « entendre parler du pays » M. Martin devait pour sa part insister sur les salaires notamment celui du personnel féminin, lequel constitue les trois-quarts des travailleurs payés au SMIC.

A l'issue de ces allocutions, M. Gérard Collet demanda la dislocation dans le calme. Ce qui se fit. (Voir notre cliché du défilé en page 1).

Des chiffres

Voici les pourcentages moyens de grévistes enregistrés hier. Pour la région Poitou-Charentes, SNCF 70 %, EDF 81 %, assurances 5 %, banques 35-40 %, transports 90 %, préfecture 28 %, finances 58 %, PTT 48 %, enseignement primaire 80 %, secondaire 70 %, supérieur 60 %, organisations sociales 61 %, métallurgie 29 %, chimie 61 %, bâtiment 21 %, textile 52 %, alimentation 10 %, livre-presse 41 %, dockers 30 %, travailleurs de l’État 69 %.

Pour la Vienne, SNCF 70 %, EDF 78 %, transports 87 %, banques 25 %, enseignement primaire 80 %, secondaire 83 %, PTT 47 %, préfecture 21 %, hospitaliers 85 %, équipement 49 %, organisations sociales 41 %, travailleurs de l’État 25 %.