« Retour

0966904/08/1977VIENNE

LES FEMMES DU POITOU-CHARENTES CONSTITUENT-ELLES UNE MAIN-D'ŒUVRE MARGINALE

Les femmes qui travaillent dans les industries de la région sont, semble-t-il, plus sensibles aux variations de l’emploi. Plus sollicitées en période de développement et d’expansion que les hommes, elles subissent par contrecoup, plus souvent que leurs compagnons, les conséquences du moindre ralentissement économique régional. Telle est une des conclusions de l’enquête que vient de réaliser l’Institut d’Économie régionale (1) étude qui porte sur une période de 6 ans (1970-1976).

Constat tout d’abord : jusqu’en 1974 c’est la période de croissance régulière et tout va pour le mieux. D’année en année, le nombre des salariés dans l’industrie de la région s'accroit. Mais, parmi les nouveaux, les femmes sont nettement plus nombreuses.

Le mouvement se poursuit jusqu’en 1974, date à laquelle les nouvelles données de l’économie « figent » les offres d’emplois. Qui plus est, la répercussion se fait immédiatement sentir dans les rangs des salariées. Depuis les phases d’expansion et de récession provoquent des « à-coups » dans le marché de l’emploi féminin. Alors que les femmes - dans la période considérée - représentent 32 pour cent de la main-d'œuvre, employée par l’industrie, 40 pour cent des emplois créés entre 1970 et 1975, ont été occupés par des femmes. Mais dans le même temps, 45 pour cent des emplois supprimés au cours de la même période touchent de plein fouet une certaine main-d’œuvre féminine.

Cette plus grande « vulnérabilité » se retrouve au niveau du chômage qui, en provenance de l’industrie, est constitué de 54 pour cent de femmes. L’Institut fait remarquer au passage, que la crise touche en 1975, aussi bien des hommes que les femmes. Après ce constat régional, on peut se poser la question et se demander « si les activités qui emploient essentiellement des femmes et si les métiers qui sont principalement exercés par ces dernières, ne sont pas plus soumis aux fluctuations conjoncturelles que les autres ».

Tel est un des buts d’une étude actuellement en cours (ce travail fait l’objet d’un contrat d’aide à la Recherche), qui se propose d’analyser les effets de l’évolution de la conjoncture, mais aussi les transformations structurelles sur l’emploi féminin notamment l’influence de l’activité collective, la profession, la qualification, le poste de travail, la taille de l’entreprise, la localisation urbaine et rurale et enfin les motifs personnels d’emploi.

Un marché secondaire de l’emploi

L’importance des femmes parmi la population des chômeurs témoigne qu’elles constituent un volant de main-d’œuvre, marginalisée, jouant un rôle d'ajustement sans sécurité professionnelle et constituant ce que le comité de travail féminin du ministère du Travail qualifie de marché secondaire de l’emploi » (2). Ce comité, en mai dernier, a publié un cahier dans lequel il expose les caractéristiques du chômage des femmes, mais aussi des propositions.

Sans entrer dans le détail, indiquons les principales lignes de forces. A savoir une ouverture de l’orientation des jeunes filles sur des techniques autres que tertiaires, actions d’information sur les débouchés « tous azimuts », extension du contrat emploi-formation aux femmes de tous âges que viennent compléter des actions à caractère plus économiques, comme, par exemple, le recrutement régionalisé pour les emplois public, à affectation régionale.

H. S.

(1) Dossier économique n° 9-7. 77, Nicole Almelafille.
(2) Cahier « Travail féminin », Comité du T.F. ministère du Travail. Mai 1977.

Photo : Des ouvrières à l’usine SOCOTRA de Châtellerault

 

 

le 22/05/2023 à 17:32

Source : Centre Presse

femmes, statistiques

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation