0967327/08/1977CHATELLERAULT
Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue jeudi après-midi à la Maison du Peuple de Châtellerault, la CFDT a fait le point de la situation de l’emploi avant la rentrée de septembre.
M. Morisset, délégué régional de la CFDT, entouré des délégués syndicaux et de membres du Comité d’établissement de l’usine Bléreau, à Cenon, où la situation est de loin la plus préoccupante, a établi le bilan de l’emploi sur les plans régional, départemental et châtelleraudais
Sur le plan régional, il existe actuellement 26.745 demandes d'emploi non satisfaites (chiffres officiels de juin), c’est-à-dire 27 % de plus qu’au mois de juin 76. La crise, précisait M Morisset touche plus particulièrement le bâtiment et les travaux publics, mais atteint également le secteur tertiaire et l’industrie. Les offres d’emploi sont en effet en nette diminution : moins 32 % dans le bâtiment et moins 21 % dans le secteur tertiaire et l’industrie.
Sur le Châtelleraudais, toujours selon M. Morisset, cette aggravation de la diminution des offres d’emploi est très sensible : 2.337 demandes d’emploi non satisfaites réparties ainsi : 1.388 femmes et 949 hommes. Dans ces chiffres, le pourcentage des moins de 25 ans est très important puisqu’il représente plus de la moitié des travailleurs sans emploi.
D’autre part, M. Morisset soulignait une sensible progression du chômage chez les travailleurs les plus qualifiés. Il remarquait également que les travailleurs étaient d’autant plus touchés par la crise que le taux actuel de progression des prix est de 10 à 11,5 % alors que les salaires n’ont augmenté que de 2,3 à 3,5 % depuis le début de l’année.
M. Morisset a ensuite énuméré les diverses entreprises du Châtelleraudais qui sont actuellement concernées par les problèmes de l’emploi, licenciements ou chômage partiel : la SFENA, Jaeger, Gallus, la SERIGEC, la clinique Charlet, la menuiserie Renard, les entreprises Robin, Boislève, les Conserveries Guilhem à Ouzilly et du Val de l’Envigne à Lencloître, pour terminer avec l’entreprise Bléreau.
Inquiétudes aux Ets Bléreau
Les représentants des Ets Bléreau ont ensuite pris la parole pour retracer les différentes actions entreprises par les syndicats CFDT et CGT depuis le mois de juin dernier.
A la mi-juin donc, la direction des Ets Bléreau présentait à ses employés un plan de licenciements concernant 70 personnes, plan contre lequel la CFDT s’est élevée. La CFDT, dans un premier temps, a demandé à ce que des informations économiques sur l’entreprise lui soient communiquées afin de juger si ces mesures s’avéraient réellement nécessaires. La direction refuse. La CFDT, qui estime que le déficit des deux derniers exercices est plus dû à une erreur de gestion, dont les ouvriers ne doivent payer les conséquences, entreprend alors diverses actions.
Elle s’élève d’abord « contre le manque de sérieux du plan de reclassement présenté par la direction, ensuite contre le refus de la Direction de leur communiquer les informations économiques et les diverses intimidations exercées sur le personnel au moment des grèves ».
Après plus de deux mois, la situation chez Bléreau n’est toujours pas réglée. Cependant, « la CFDT, qui n’a pas obtenu ce qu’elle espérait auprès des Pouvoirs publics, a malgré tout remporté une petite victoire puisque la Direction départementale du travail a refusé 44 licenciements et une pré-retraite mais a autorisé 25 départs en pré-retraite. Pourtant, pour les employés de chez Bléreau et les syndicats CGT et CFDT, des conclusions peuvent être envisagées, en ramenant notamment à Cenon certains travaux actuellement effectués en sous-traitance et en réalisant des économies importantes sur les achats ».
La CFDT s’élève également contre la réduction des activités des Ets Bléreau à Cenon « alors que le groupe Fenwick (actionnaire à 99 %) projette de s’implanter prochainement près d’Angoulême, dans le but de toucher la prime de développement et ouvre simultanément des usines en Australie et en Bulgarie.
Malgré ces premiers résultats « la CFDT ainsi que la CGT restent vigilantes à la veille de la rentrée et sont prêtes à intervenir si d’autres licenciements étaient rendus effectifs étant donné les minces possibilités de reclassement dans le Châtelleraudais ».
le 22/05/2023 à 18:01
Source : Centre Presse
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