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0974802/12/1977POITIERS

LA JOURNÉE DE GRÈVE A ÉTÉ DIVERSEMENT SUIVIE

Cortège imposant, coupures de courant impopulaires

L’absence de Force Ouvrière et sans doute, aussi, le froid, ont fait qu’il y a eu moins de monde hier, que le 24 mai, pour la journée nationale de grève à Poitiers.

C’est toutefois un cortège dépassant largement 2.000 personnes qui s’est ébranlé du parc de Blossac, pour une fois pas solitaire, mais glacé.

Beaucoup de banderoles, beaucoup de slogans, beaucoup d’appels à l’unité syndicale, en dépit de petites discussions entre gens désireux de politiser ou de ne pas politiser la journée, et aussi d’un accueil plus que « froid » pour ces dames du MLF qui distribuaient un tract et qui ont bien cru qu’elles ne pourraient pas trouver place dans le cortège.

Ce cortège, comme les précédents, se rendit au centre ville, par la rue Carnot et la place Leclerc puis, rue Gambetta et rue du Marché avant le retour par la place du Palais et la rue de la Marne. Ce fut enfin le rassemblement place de la préfecture où se fit une prise de parole par Jean-Claude Etienne l’un des secrétaires de la CGT.

Devant les participants rassemblés, il évoqua les précédentes journées nationales, donna des chiffres : 1.600.000 chômeurs en France, 10.000 dans la Vienne, 6.000 à Poitiers, il évoqua la situation des jeunes, parla de l’augmentation du coût de la vie, présent et futur, l’estimant à 12 % pour l’année qui va s’achever. Cette situation est d'autant plus grave pour ceux qui gagnent moins de 2.000 F par mois (un salarié sur trois] et moins de 2.500 F (un salarié sur deux) devait dire notamment M. Etienne, avant d’analyser la situation du secteur public et des ouvriers du secteur temporaire, dont il devait dire qu’ils n’ont aucune garantie. Il aborda le dossier de la Sécurité sociale, parla de la fiscalité injuste, dit-il, et enfin de l’enseignement dont la rentrée « a confirmé certaines insuffisances ». Affirmant que les travailleurs « n’accepteront jamais l’austérité » il devait conclure en invitant ces mêmes travailleurs à la lutte.

La manifestation s’est déroulée dans le calme. Avant la dislocation un registre fut ouvert « pour la défense de la Sécurité sociale ».

Beaucoup de délestages

Comme nous l’avions prévu, cette journée a surtout affecté quatre points clé : PTT, SNCF, EDF-GDF, enseignement. Pourtant d’autres grèves suivies dans le passé aux PTT où il y a eu un peu de courrier dans certains quartiers. A la SNCF, grève à 35 % ou l’on assurait un service minimum pendant qu’à l’EDF le pourcentage atteignait 58 %. Par contre les délestages ont été nombreux et parfois longs. Certains quartiers ont même connu deux coupures, une le matin, et l’autre l’après-midi. Le thermomètre a baissé dans bien des appartements. Le but de la grève était sans doute atteint, mais pas à la satisfaction de tous les poitevins, là où il y a des enfants et chez les personnes âgées.

C’est finalement, semble-t-il du côté de l’enseignement que le mouvement a été le plus suivi.

On estime les pourcentages suivants : 63 % pour le secondaire, 80 % dans le primaire, 40 % dans le supérieur. On note encore 12 % dans les organismes sociaux, 33 % dans les services fiscaux, 20 % à l’Équipement, 8 % dans les établissements d’État, 45 % chez les hospitaliers, 3 % dans les banques, 2 % à la préfecture, 0 % aux transports urbains pendant qu’on notait, la présence d’une délégation de policiers hors service et enfin 28 % chez les employés communaux qui entouraient, quand le cortège s’ébranla, M. Santrot, maire de Poitiers. (Voir notre photo en page 1)

 

 

le 29/05/2023 à 17:18

Source : Centre Presse

manifestation, meeting, participation

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