0978321/01/1978POITIERS
L’Union Départementale des organisations membres de la Fédération Autonome des Syndicats de Police, présidée par M. René Querrioux et qui regroupe 80 % des personnels, organisait à la Maison du Peuple son assemblée générale comme tous les deux ans.
Lors d’une conférence de presse, M. Henry Buch, secrétaire général de la FASP, qui regroupe le syndicat national des Policiers en tenue et le Syndicat national indépendant des Policiers (CRS) et secrétaire général du Syndicat national des Policiers en tenue pour les Corps urbains de province, aborda les problèmes généraux de la profession.
« Depuis le dernière AG beaucoup de choses se sont produites. En effet on assiste actuellement au développement du sentiment d’insécurité de la population qui n’a plus la certitude, en faisant appel à la police, de pouvoir compter immédiatement sur sa protection ». M. Buch explique ce développement par le manque de moyens, d’équipement en matériels et en effectifs de la police qui ne peut, à partir de là, plus effectuer la mission qui lui est attribuée. Depuis deux ans, il n’y a pas eu de créations d’emplois et la récente déclaration de M. Christian Bonnet ministre de l’Intérieur, sur un renforcement des effectifs pour permettre une surveillance et une protection accrues ne serait, pour la FASP, qu’une déclaration électoraliste, étant donné l’absence de crédits. Ce renforcement ne pourrait s’effectuer que par le prélèvement d’effectifs sur d’autres secteurs et ne constituerait qu’un déplacement du problème en « déshabillant Pierre pour habiller Paul ».
D’autre part, dans sa déclaration de Blois, M. Barre affirmait qu’il allait recruter, d’ici à 1982, 10.000 fonctionnaires pour renforcer les forces de sécurité (Police nationale et Gendarmerie). Mais à travers une lettre publiée dans l’Expansion du 26 décembre, il apparaît qu’il entre dans l’esprit du gouvernement de donner la priorité, dans ce renforcement d’effectifs à la gendarmerie, d’essence militaire et non syndicale. Cette extension de la compétence de la gendarmerie, qui possède en outre dans certains secteurs des fonctions de renseignements généraux, s’avère très dangereuse pour la FASP qui craint qu’on ne veuille privilégier une « police militaire muette » au détriment d’une police syndicalisée.
L’importance de ces problèmes a conduit les policiers à s’associer aux manifestations publiques de mai, décembre et octobre 1977. Cette participation a surpris la population mais M. Buch considère que les policiers sont, comme les autres catégories, des victimes du plan d’austérité.
La loi de 1948 leur a retiré le droit de grève mais pas le droit syndical, ils peuvent donc, en dehors de toute cessation concertée de travail, manifester hors service et en tenue civile, sur la voie publique, quand la manifestation ne revêt pas de caractère politique.
Malgré cette suppression du droit de grève, la FASP n’exclut pas, en tout dernier ressort, l’usage de ce moyen d’action dans des circonstances particulières et bien précises, après en avoir pesé toutes les retombées possibles.
En terminant, le représentant du bureau régional (…) être employé qu’à des tâches policières dans le respect de la Constitution que se sont choisis les citoyens.
le 30/05/2023 à 08:11
Source : Centre Presse
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org