0979607/02/1978POITIERS
A la suite d’articles parus dernièrement dans les journaux locaux concernant les troubles sociaux qui agitent actuellement AE France à Chasseneuil-du-Poitou, la direction de l’entreprise nous a adressé la copie d’une communication faite au personnel dont nous allons dégager les grandes lignes. Il est notamment écrit par M. Huguenin, directeur général : « Depuis une quinzaine de jours, des débrayages entravent le déroulement des activités, s’accompagnant d’actes ou manifestations répréhensibles. Une certaine interprétation a été donnée, propre à jeter la confusion ou le doute dans l’esprit de personnes non averties ; aussi, me paraît-il nécessaire de resituer les faits dans leur réalité et de préciser la position d’AE France.
Les salaires :
Les salaires du 1er et 2e collèges, objet du présent litige, ont progressé de 9,3 % en 1977. Des promotions ont été également données, représentant environ 2 % de la masse salariale.
Aujourd’hui, en tenant compte des diverses primes (régularité, équipe...) 21 personnes seulement sur 715 ont un salaire mensuel effectif inférieur à 2.400 F (brut).
En 1977, un protocole d’accord était élaboré pour ramener en 1978 l’horaire de 42 h 30 à 40 h sans perte de salaire ».
Après avoir évoqué la position de l’entreprise qui subit les effets de la conjoncture économique, et avoir indiqué que la grève actuelle ne fait qu’aggraver la situation, on en arrive au chapitre des revendications. A l’aide de chiffres, la direction d’AE France en arrive à poser la question suivante, en parlant des salaires : « Quelle entreprise peut s’engager dans un pareil programme sans mettre en péril son existence ou ses possibilités de croissance, sans détruire sa compétitivité ? ».
Évoquant ensuite les événements qui se multiplient en vue de faire aboutir les revendications, la direction d’AE France en déduit : « qu’ils traduisent de la part des organisateurs une volonté de porter atteinte à l’activité, en empêchant les non grévistes de travailler. Parallèlement, les cadences de production ont chuté d’une façon anormale, résultant de la non exécution du contrat, de travail individuel ; les conséquences en sont graves et dommageables.
« Je reconnais et respecte le droit de grève mais pas les abus », écrit encore le signataire.
La position de la direction
« Des négociations ne peuvent avoir lieu que dans une situation dans laquelle les abus auront cessé. Mais les négociations seront vouées à l'échec si la « barre » des revendications demeure immuablement inchangée, ignorant délibérément les possibilités de l'entreprise ».
Cette communication du directeur général s’achève en ces termes :
« Il est indispensable que les abus cessent, et que des négociations réellement sérieuses puissent s’engager rapidement. Pas plus que vous, je n’ai envie de partir dans une aventure suicidaire ».
le 05/06/2023 à 18:00
Source : Centre Presse
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