0986912/05/1978POITIERS
On nous prie d’insérer :
Après une grève totale d’une semaine en janvier dernier, le secrétariat du Conseil de Prud’hommes de Poitiers, comme ceux de beaucoup d’autres villes (notamment Angoulême, Cognac, Niort, Nantes, Saint-Nazaire, Bordeaux, etc…) observe depuis quatre mois une grève dite « du zèle ».
Cette grève consiste à respecter strictement les dispositions légales applicables aux secrétariats-greffes, en s’abstenant d’assumer des tâches complémentaires qui sont normalement celles des juges mais dont, par complaisance, les secrétaires ont souvent supporté la charge : notamment la rédaction des jugements.
Car, s’il est demandé aux secrétaires d’assumer, en plus des fonctions qui leur sont propres, celles de « conseillers techniques » des juges et de rédacteurs de leurs décisions, que leur donne-t-on en échange ? Rien.
Ni salaire décent, ni échelle hiérarchique, ni statut. Avec 4 jours sur 5, audiences le soir jusqu’à des heures parfois tardives.
Trois revendications ont été faites par le secrétariat du Conseil de Poitiers :
Un statut national, élaboré en concertation avec le syndicat des secrétaires, ce que refuse le ministère de l’Intérieur.
Une augmentation des salaires, que la préfecture de la Vienne a refusée par 3 fois, sous des prétextes différents.
Un aménagement des horaires, que le Conseil de Prud’hommes refuse, sauf si les secrétaires cessent la grève du zèle, alors que celle-ci est menée d’abord pour les salaires et le statut.
Devant un tel mépris de la part des instances responsables, les secrétaires ont cessé de faire les travaux qui ne sont pas légalement les leurs.
Car est-il juste que le secrétaire du Conseil de Poitiers, en fonction depuis cinq ans, ne soit qu’auxiliaire ? Est-il juste que son salaire (2.600 F) soit inférieur de 900 F par mois à celui du Conseil de Niort (3.500F) en fonction depuis un an ? Est-il juste que la secrétaire suppléante de Poitiers ne perçoive qu’un salaire (2.000 F) à peine supérieur au SMIC ? Est-il juste que les secrétaires de Poitiers n’aient aucune échelle hiérarchique et que leurs salaires soient bloqués au même niveau depuis trois ans ?
Tant que se perpétuent ces situations d’injustices, les secrétaires du Conseil de Prud’hommes observeront la grève du zèle.
le 11/06/2023 à 18:40
Source : Centre Presse
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