0098110/08/1917POITIERS
Nous avons reçu la lettre suivante :
"Monsieur le Directeur,
"Répondant à l'insertion parue dans les colonnes de votre journal les 6 et 7 courant, les soussignés, fabricants de brosses à Poitiers, ne peuvent laisser passer sans protestation l'affirmation du syndicat général de la Brosserie que les salaires d'atelier n'auraient été relevés que de 16 % d'après le tarif proposé par eux le 5 courant tandis qu'en réalité, chiffres comparés avec ceux d'avant la guerre, l'augmentation consentie varie entre 25 et 40 % et plus selon les catégories de travail.
"Le gros argument du syndicat est évidemment tiré de l'arrangement intervenu entre le directeur, mobilisé chez lui, d'une des maisons de brosserie de la place et son personnel.
Les soussignés pourraient s'étonner de la rapidité avec laquelle cet arrangement a été conclu en dehors d'eux, alors qu'un simple sentiment de confraternité eut dû dicter à leur collègue tout au moins la préoccupation de les en avertir alors que l'initiative de la réunion des patrons brossiers avait été prise par lui.
"Sans vouloir rechercher les raisons professionnelles ou autres qui peuvent avoir dicté l'attitude de leur collègue il leur suffit de faire observer que les conditions de cette maison particulièrement favorisée par les commandes de guerre et qui a eu la bonne fortune de conserver, malgré la mobilisation, son personnel au complet, diffère essentiellement de la situation que leur ont créé les nécessités de la guerre en les privant depuis le 2 août 1914 de leurs collaborateurs les plus actifs et les plus nécessaires."
(.../...)
A. Moreau, H. Mansaud, F. Péchon.
AVIS. MM.Moreau, Mansaud, Péchon informent les ouvrières et ouvriers de leurs établissements que les ateliers seront ouverts les vendredi, samedi, lundi, 10, 11 et 13 courants pour ceux d'entre eux qui voudraient reprendre le travail aux conditions consciencieusement établies de leur tarif du 5 courant adressé à la Bourse du Travail. Passé ce délai les ouvrières et ouvriers qui ne seraient pas rentrés seront considérés comme ne faisant plus partie du personnel.
le 06/05/2020 à 10:15
Source : L'Avenir de la Vienne
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org